Pour ses premiers vœux au monde de la santé depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a promis de récompenser les médecins qui assureront la permanence des soins et de décloisonner davantage les relations entre professionnels de santé.
Gagner du temps médical et, plus largement, du temps de soins en accélérant le déploiement des assistants médicaux -100 000 postes d’ici à la fin de l’année- et en déléguant les tâches aux personnels administratifs, sortir de la logique de la rémunération à l’acte pour valoriser l’implication des médecins dans l’accès et la permanence des soins, y compris en ville, ou encore conférer davantage d’autonomie au terrain, que ce soit aux services hospitaliers ou dans les territoires au niveau des CPTS… Lors de ses vœux aux professionnels de santé, fait inédit depuis 2017, Emmanuel Macron a finalement repris nombre de solutions déjà énoncées dans « Ma Santé 2022 », en 2018 ou dans le « Ségur de la Santé », à la sortie de la crise sanitaire.
Il souhaite cependant accélérer leur mise en place : certains de ces dispositifs seront appliqués dès la fin mars, les autres d’ici à la fin de l’année. Les comités nationaux de la refondation santé (CNR) seront chargés de construire ces réponses à l’échelle des territoires. Car, promet-il, chaque citoyen doit avoir accès dans son bassin de vie à une offre de soins. Que ce soit auprès d’un médecin ou d’un autre professionnel de santé. Sur ce point, le président compte sur les pharmaciens au même titre que les infirmiers. Si les généralistes seront récompensés pour prendre en charge davantage de patients selon des modalités qui seront fixées par la convention en cours de négociation, ils doivent parallèlement pouvoir se décharger sur les autres libéraux de santé. « La délégation d’actes doit pouvoir être généralisée et simplifiée, non en opposition mais en reconnaissance des compétences de chacun en fonction de sa formation », a énoncé Emmanuel Macron, illustrant son propos en citant la prise en charge de pathologies bénignes par les pharmaciens.
« Le médecin traitant doit être la porte d’entrée dans le système de santé, et non le verrou », a poursuivi le Chef de l'État. Il s’est ainsi engagé à trouver une solution pour les six millions de Français dépourvus de médecins traitants, et tout particulièrement pour les 600 000 patients chroniques qui ne peuvent même pas renouveler leur traitement. Sur ce chapitre, il estime que les médecins traitants devraient pouvoir déléguer jusqu’à trois fois par an le renouvellement d’ordonnances au pharmacien ou à l’infirmier référents.
« D’ici à la fin de l’année, les 600 000 patients chroniques sans médecin traitant s’en verront proposer un. Dans le cas contraire, un accès à une équipe soignante de référence leur sera proposé », a assuré Emmanuel Macron. Parallèlement, les services d’accès aux soins (SAS), créés en 2018, seront généralisés afin de répondre aux cas les plus graves, en l’absence de médecin traitant. « Ces structures devront être connues et identifiées par tous les Français », a insisté le président de la République, annonçant que les professionnels de santé qui s’investiront dans ces SAS, bénéficieraient d’une revalorisation de leur rémunération.
Immédiatement après les annonces du Chef de l'État, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), s’est félicité, au cours de son intervention hebdomadaire, que l’accent soit mis sur la coopération entre professionnels de santé comme modèle de prise en charge des soins non programmés.
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