Le Quotidien du pharmacien.- De plus en plus de groupements s'intéressent à l'écoresponsabilité, comment Pharma Système Qualité entend-il les accompagner ?
Laetitia Hible.- Nous ne disposons pas de chiffres sur le nombre de groupements engagés dans l'écoresponsabilité mais nous savons que quelques-uns d'entre eux, parmi les 17 groupements partenaires de PHSQ, ont déjà cette approche. L'un ou l'autre en a fait un axe stratégique de développement et de communication. Toutefois, il s'agit jusqu'à présent d'un accompagnement particulier que nous leur offrons dans ce domaine. Nous n'excluons pas cependant d'associer l'écoresponsabilité à la démarche qualité, cela devrait faire partie des orientations que nous allons définir d'ici à la fin de l'année. Il existe une véritable demande de la part des groupements. Et alors que les ressources se font rares pourquoi ne feraient-ils pas appel à des compétences externes ?
L'écoresponsabilité doit-elle être intrinsèque à une démarche qualité ?
Absolument. La démarche qualité a toute sa légitimité dans l'approche de l'écoresponsabilité. Car elle met à disposition les prérequis pour mener un projet, manager une équipe, gérer les réunions et adapter la démarche en fonction de l'évolution réglementaire par exemple. La démarche qualité contient la matrice et pose les bases qu'il suffit ensuite d'utiliser. C'est aussi une question de crédibilité. Je pense qu'à l'instar des entretiens pharmaceutiques ou de la vaccination qu'elle a permis de mettre en place au sein de l'officine, la démarche qualité peut être le support d'un engagement écoresponsable. Sans réflexe de management et de qualité, l'écoresponsabilité sera difficile à mettre en œuvre.
Qualité et écoresponsabilité sont-elles pour autant complémentaires ?
Toutes deux requièrent de la discipline. Mais une démarche écoresponsable, de par l'ampleur de ses champs d'action, est plus compliquée à mettre en place qu'une démarche qualité. Cependant, je dirais que ce sujet est plus fédérateur car l'écoresponsabilité porte des valeurs qui se retrouvent dans l'équipe, dont les membres peuvent être déjà engagés dans cette démarche à titre individuel. Ce qui ne l'est pas pour la qualité !
Mais il est indéniable que la discipline est un élément incontournable. Que ce soit dans la démarche qualité comme dans la démarche écoresponsable, qui toutes deux touchent au fonctionnement de l'officine et se stimulent l'une l'autre. Car elles questionnent in fine l'organisation et la sécurisation de la pratique officinale. Sans oublier l'aspect portant sur l'économie de temps et d'argent qu'elles soulèvent. Ce dernier point n'est d'ailleurs pas négligeable face aux enjeux actuels en matière de ressources humaines et de crise énergétique.
Il ne s'agit donc pas d'un alibi, ni d'un effet de mode.
En aucun cas. Notre démarche n'est pas d'avancer en fonction d'une quelconque saisonnalité mais bien dans l'intérêt du pharmacien. La démarche qualité agit comme garde-fous, elle a pour objectif de faire avancer la pharmacie dans la bonne direction. Pour PHSQ, il n'est donc pas question de répondre à une mode mais bien d'être précurseur dans le domaine, en l'occurrence celui de l'écoresponsabilité. Ce que nous faisons depuis deux ans. Le travail a malheureusement été ralenti par la crise sanitaire mais nous l'avons mûri et réactualisé au gré des évolutions législatives.
Est-il du rôle d'un groupement de soutenir ses adhérents dans cette démarche ?
Le virage écoresponsable est complexe à mettre en place au sein d'une officine et il est normal que le groupement développe des supports à l'intention de ses adhérents. Si l'on veut des adhérents à la pointe, engagés, il faut leur en donner les moyens. L'écoresponsabilité ne doit pas être vécue par le pharmacien comme une contrainte supplémentaire, comme une punition, mais au contraire comme une opportunité pour se valoriser. De même qu'en termes de ressources humaines, l'écoresponsabilité peut représenter un atout d'attraction pour l'officine, cette approche peut constituer un avantage concurrentiel pour les groupements en leur permettant de se différencier. Nous avons senti ce virage il y a deux ans. Il y a une véritable prise de conscience de l'intérêt environnemental. La démarche écoresponsable ne se limite plus à l'économie d'une ramette de papier, à l'utilisation des sacs papier ou de l'imprimante, elle inclut aujourd'hui la question sur l'origine des médicaments, l'observance… Elle incite à repenser la profession dans sa globalité.
Peut-on s'imaginer un label pour une pharmacie écoresponsable ?
Nous n'en sommes pas encore là mais pourquoi pas. Engager notre label sur ce volet comme il l'est déjà pour la PDA mérite réflexion. Cette décision, toutefois, reviendra au conseil d'administration de l'association.
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