L’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion alerte de la dangerosité d’une nouvelle substance encore non identifiée, à l’origine de trois décès et six hospitalisations en réanimation. Depuis juin dernier, ce sont 13 intoxications qui ont été recensées. Certaines victimes indiquent que les symptômes sont apparus après deux bouffées de tabac fumé.
Trois personnes sont décédées à leur domicile, six sont hospitalisées en soins intensifs. Au total, 13 intoxications ont été répertoriées chez des sujets âgés de 21 à 46 ans. Des autopsies ont été pratiquées sur les personnes décédées et des investigations toxicologiques sont en cours, notamment sur des prélèvements envoyés en métropole. À ce stade, indique l’ARS, les résultats ne sont pas encore disponibles, mais selon les premiers éléments, des opiacés de synthèse « 500 fois plus puissants que l’héroïne » seraient en cause.
Alertée par les dispositifs d’addictovigilance et de toxicovigilance, l’ARS et la préfecture de la Réunion recommandent « la plus grande vigilance aux consommateurs de tabac et de produits de synthèse ». En effet, certaines victimes de l’intoxication ont confié avoir ressenti les symptômes « après deux bouffées de tabac fumé » : asphyxie brutale, puis incapacité à respirer. Or, rappellent les autorités, « les opiacés de synthèse sont très puissants et présentent un risque d’overdose majeur quelques secondes ou minutes après la prise », overdose pouvant aboutir au décès en l’absence de prise en charge médicale rapide. Ces produits peuvent être « fumés, vaporisés, injectés, ingérés, inhalés, sniffés, à l’insu ou non du consommateur ».
Dans ce contexte, l’ARS recommande aux fumeurs de ne jamais accepter une cigarette ou un autre produit dont ils ne connaissent pas la provenance. Elle appelle également à la vigilance de tous et à « appeler immédiatement le 15 » face à une personne présentant des « symptômes inhabituels pendant ou après avoir consommé des produits, notamment du tabac ». Interrogé par l’AFP, David Mété, chef du service d'addictologie au CHU de Saint-Denis, indique qu’il « pourrait s'agir de produits commandés (à l'extérieur de La Réunion – NDLR) par erreur sans que le commanditaire soit conscient de leur dangerosité ».
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