Selon les chiffres du cabinet américain Nielsen, les ventes de masques entre le 18 et le 24 janvier ont atteint un niveau inédit depuis la mi-novembre en France. Ces dernières semaines, les officines ont écoulé des volumes records de masques FFP2, même si la demande commence à se tasser.
Les nouvelles recommandations du ministère de la Santé ont eu, sans surprise, des conséquences sur les ventes de masques et sur les habitudes de consommation des Français en la matière. L'engouement du grand public pour les masques FFP2 en Allemagne ou encore en Autriche n'est pas non plus passé inaperçu. Interrogé par « BFM Business », le directeur commercial du réseau Lafayette confirme que les ventes de FFP2 ont fortement augmenté à partir de la mi-janvier. « Je vendais entre 3 000 et 4 000 FFP2 et KN95 par mois jusqu'en décembre. Aujourd'hui je suis sur des bases de 250 000 ventes par mois », explique ainsi Pascal Fontaine, qui vient de passer une nouvelle commande de 300 000 unités.
Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO) et de Pharmacorp, a lui aussi observé le même phénomène dans les officines du groupement qu'il dirige. Après une véritable ruée sur les FFP2 il y a une quinzaine de jours, les ventes ont cependant tendance à diminuer progressivement. « Cela se tasse un peu, affirme Laurent Filoche. On ne reviendra sûrement pas aux volumes de vente du mois de décembre car certains patients vont conserver l'habitude de porter des FFP2 mais on est quand même sur une pente décroissante. » Des différences notables sont également à souligner selon les régions, constate Laurent Filoche. « On vend beaucoup plus de FFP2 en région parisienne qu'en province », précise-t-il.
Si des tensions d'approvisionnement sur les FFP2 ont été observées au moment des annonces du ministre de la Santé, elles n'auront pas duré très longtemps. « Il y a eu des réapprovisionnements depuis, pour donner un exemple, un de mes fournisseurs en a fait venir 25 millions il y a quelques jours. » Quant aux prix, qui avaient légèrement augmenté mi-janvier, ils semblent s'être stabilisés. « Des fournisseurs en vendent toujours à 35 centimes l'unité aujourd'hui, cela peut parfois monter à 50, voire 60 centimes. » Sur Internet en revanche, les consommateurs ont bien constaté une forte augmentation des prix à l'achat. Ainsi, sur Amazon, un lot de 20 masques FFP2 est aujourd'hui proposé à 40 euros contre 24,99 euros début janvier, soit une hausse de 60 %. « Leur coût reste prohibitif pour les patients, ajoute Laurent Filoche. Commander de grosses quantités de masques FFP2 alors que rien ne garantit que la demande sera toujours importante dans quelques semaines, c'est un pari assez risqué », analyse-t-il.
Les nouvelles recommandations et l'émergence des nouveaux variants ont également profité aux masques chirurgicaux dont les ventes sont en augmentation. En revanche, comme l'on pouvait s'y attendre, la disgrâce des masques en tissu se confirme. « On ne vend pratiquement plus de masques en tissu de catégorie 1 pour adultes, confirme Laurent Filoche. Les patients qui les utilisaient s'en détournent et privilégient les chirurgicaux. Seuls les masques en tissu de catégorie 1 pour les enfants se vendent encore assez bien », précise-t-il.
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