Jean-Yves T, dont le procès s’est ouvert lundi 22 janvier à Paris, risque jusqu’à 7 ans de prison. L’homme de 34 ans est jugé pour importation, acquisition, fabrication, cession et transport de substances vénéneuses et de médicaments en bande organisée ainsi que pour exercice illégal de la profession de pharmacien.
Surnommé « Panoramix », en référence au druide gaulois de la bande dessinée Astérix qui confectionnait la célèbre « potion magique », l’homme fabriquait artisanalement des stéroïdes anabolisants à base de principes actifs importés de Chine. Le processus se déroulait, selon ses propres mots, dans un « laboratoire underground ». Ainsi, les gélules étaient fabriquées en mélangeant le principe actif avec de la farine ou du lactose au moyen d’un mixeur de cuisine. Quant aux flacons de produits injectables, ils étaient stérilisés à l’eau bouillante et à l’alcool.
Les produits finis étaient ensuite vendus sur son site « Androgenix Technologies » à des adeptes de la musculation, tout en occultant les risques pour la santé des acheteurs. « Ce qui m’importait, bien sûr c’était l’aspect financier, mais aussi que les utilisateurs soient satisfaits », a affirmé le prévenu qui dit s’être formé tout seul grâce à des sources en ligne. Un juteux trafic qui lui aurait rapporté 120 000 euros entre début 2019 et septembre 2020.
En plus de l’apprenti druide, sept hommes de 26 à 43 ans, eux-mêmes consommateurs de stéroïdes, sont poursuivis pour leur participation à des degrés divers du trafic basé dans la région Toulousaine (stock de la marchandise, gestion des commandes et livraisons, aide à la confection des produits…). Seule femme à la barre, la propre mère du prévenu est elle aussi impliquée.
Le procès, dans lequel l’Ordre national des pharmaciens s’est constitué partie civile, se déroulera jusqu’au 31 janvier.
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