Onze individus ont été condamnés, le 21 mars, par le tribunal de Nanterre pour trafic de médicament. Le réseau, dont l’étendue n’a pas été cernée, reposait sur des fausses ordonnances, mais de vraies cartes Vitales dérobées à des patients fragiles.
Tramadol, sirops et comprimés codéinés, anticancéreux tels que Tagrisso, Cabometyx, Lenvima… Onze personnes ont été jugées et condamnées à des peines de 1 à 7 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre dans les Hauts-de-Seine, pour trafic de médicament. « Le Parisien » révèle une organisation qui, si elle était bien huilée, n’a pas été découverte dans toute son ampleur par les enquêteurs. On sait ainsi qu’un « collecteur » d’abord, prenait commande via un compte du réseau social Snapchat puis falsifiait des ordonnances et écumait les pharmacies, muni de cartes Vitale dérobées à des habitants vulnérables de son quartier à Bagneux, pour récupérer les médicaments. Ces derniers étaient alors remis à des intermédiaires qui envoyaient ensuite les colis vers différentes destinations. Parmi celles-ci, la Belgique, qui serait une destination de transit, puis la Turquie, la Syrie et l’Égypte, les principales destinations finales.
Un collecteur a reconnu durant l’audience s’être fait délivrer des boîtes de Tagrisso dans une quinzaine de pharmacies des Hauts-de-Seine. À près de 5 000 euros la boîte, l’opération est rémunératrice. Un des intermédiaires, quant à lui, a été arrêté à Charleroi en Belgique, en possession d’un sac contenant pour 200 000 euros de médicaments anticancéreux. Seul le préjudice de la caisse primaire d’assurance-maladie des Hauts-de-Seine a pu être estimé avec exactitude, à 302 000 euros. Les condamnés ont, au cours des audiences, minimisé le trafic de ces médicaments, qu’ils ne considéraient pas comparable à celui de drogues illégales. Une position vivement condamnée par Céline Ballérini, la présidente du tribunal, qui a rappelé que des pénuries peuvent découler de ces trafics, qu’Interpol estime 10 à 20 fois plus rémunérateurs que le trafic de drogues.
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