Un ex-médecin bordelais a été condamné le 2 septembre à quatre ans d'emprisonnement avec sursis et une interdiction définitive d'exercer par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir prescrit et distribué des traitements non autorisés qu'il fabriquait lui-même à des patients atteints de maladies chroniques. L’Ordre des pharmaciens et des médecins ont reçu chacun 10 000 euros pour préjudice moral.
Michel Geffard, âgé de 77 ans, radié de l'Ordre en 2017, avait proposé jusqu’en 2019 à plusieurs malades, notamment de la sclérose en plaques, un parcours de soins fondé sur « l'endothérapie », une technique dont l'efficacité n'a jamais été prouvée scientifiquement.
Après un « immunobilan », soit une prise de sang destinée à analyser les anticorps des patients qu'il réalisait et interprétait lui-même, le praticien proposait des « polycomplexes », traitements dont il avait inventé la composition, conditionnés et commercialisés par une pharmacie italienne.
Le processus était encadré par une association qu'il avait créée, dans les locaux de laquelle les bilans sanguins étaient réalisés, et qui vendait les « polycomplexes », lesquels n'avaient aucune autorisation de mise sur le marché.
Les patients étaient par ailleurs invités à faire des dons à cette structure, pour un total de près d'un million d'euros, avait relevé l'enquête.
Le tribunal correctionnel a reconnu Michel Geffard. coupable d'exercice illégal de la médecine, de la pharmacie et de la biologie ainsi que pour tromperie et pratique commerciale trompeuse, les magistrats estimant que « les affirmations sur l'efficacité du médicament ont le plus vicié le consentement » des patients.
« L'interdiction définitive d'une profession médicale et paramédicale s'impose en raison du non-respect, en toute connaissance de cause, de toutes les règles », a souligné le tribunal correctionnel. L'association, depuis liquidée, a également été condamnée.
Par ailleurs, un généraliste bayonnais exerçant en Espagne, Pascal Trotta, qui soignait les patients que lui envoyait Michel Geffard en reprenant son protocole, a également été reconnu coupable de complicité d'exercice illégal de la médecine et condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'une interdiction définitive d'une profession médicale. L'épouse de Michel Geffard, qui « a permis à son époux de réaliser l'ensemble de ses activités », a écopé d'une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis.
Si aucun des patients de l’ex-médecin ne s'était porté partie civile, certains lui apportant leur soutien, l'Ordre des médecins et des pharmaciens se sont vus chacun reconnaître un préjudice moral de 10 000 euros chacun.
Avec L’AFP.
Vente en ligne
Analogues du GLP-1 : l’inquiétante prolifération des sites vendant des contrefaçons
Rencontres, discussions, mobilisation...
Remises génériques : coup de pression sur le gouvernement
Mesures Bayrou
Collecte des franchises au comptoir : pour les pharmaciens, c’est non !
Lutte contre les déserts médicaux
Médecins volontaires : une « prime d’engagement » de 200 euros par jour