Soupçonnés d’avoir vendu de la glycérine à des vignerons pour arrondir leurs cuvées de Sancerre, deux pharmaciens comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Nevers. En l’absence de preuve, et surtout de toxicité du produit, aucune des lourdes peines requises n'a été retenue.
Deux pharmaciens de la Nièvre et du Cher devaient répondre fin novembre de ventes importantes de glycérine censées arrondir les crus du Sancerrois. L’affaire démarre en septembre 2010 sur un simple contrôle fiscal lors de la vente de l’officine d'un pharmacien dans la Nièvre. Les enquêteurs relèvent alors des volumes anormalement élevés de glycérine vendus en deux ans, soit 734 litres. L’enquête auprès du fournisseur les mène vers un autre pharmacien, titulaire dans le Cher, qui écoule, quant à lui, en moyenne 40 litres de glycérine par an. Les deux pharmaciens sont aussitôt soupçonnés d’approvisionner les viticulteurs locaux.
Le procureur les accuse « d’arrangements crapuleux entre notables de Province » et requiert contre le premier pharmacien un an de prison avec sursis, 25 000 euros d’amende et une interdiction définitive d’exercer ; le second se voit pour sa part menacé de huit mois de prison avec sursis, 15 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer. Mais les avocats de la défense parviennent à démonter ce réquisitoire. La glycérine n'étant pas un produit toxique, elle peut être vendue sans restriction. Libre au client d'en faire l'usage qu'il souhaite, plaident en substance Mes Bangoura et Fleurier, s'étonnant qu'aucun viticulteur ne soit cité à la barre.
Et pour cause : il a été impossible aux services des douanes de prouver par voie d'expertise la présence exogène d'un produit dans la cuvée, la glycérine se dissolvant au glycérol naturel présent dans le vin. La plaidoirie a convaincu le tribunal qui n'a finalement prononcé qu'une amende de 5 000 euros à l'encontre du pharmacien de la Nièvre, aujourd'hui à la retraite, et une amende de 3 000 euros pour son confrère du Cher.
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