Le Quotidien du pharmacien.- 52 % des adjoints s’inquiètent des perspectives d’évolution de leur profession. Le récent accord conclu entre les syndicats de titulaires et de salariés sur une revalorisation des grilles va-t-il changer la donne ?
Jérôme Parésys-Barbier.- Effectivement, je note depuis juin dernier un changement dans la considération accordée aux adjoints de la part des syndicats de titulaires. D’ailleurs, les adjoints le disent clairement dans notre enquête, nous voulons bien rester mais il doit se passer quelque chose. Pour les trois quarts, ils n’envisagent pas de se confronter aux aléas du chef d’entreprise mais privilégient l’aspect clinique de notre métier. Mais en même temps, ils désirent s’investir dans l’officine. Leur donner la possibilité de monter au capital au-delà de 10 % pourrait répondre à cette demande. Et par là même la menace de la financiarisation qui plane sur le réseau officinal s’estomperait !
Pour autant, ils ne sont que 158 à avoir pris des parts au sein de leur officine. Alors que 33 % des adjoints notent une dégradation de leur indépendance professionnelle, ne faudrait-il pas proposer d’autres modèles, le statut de collaborateur associé par exemple ?
Le statut de collaborateur associé peut exister comme tremplin pour devenir titulaire, ou encore en tant qu’intermittent pour intervenir ponctuellement dans une pharmacie, en fin de carrière par exemple. Il pourra apporter des compétences supplémentaires à l’officine sans en grever les effectifs. Car il ne faut pas l’oublier, dans l’esprit du titulaire l’adjoint est un salarié. Il est certain que nous devons trouver une solution pour conserver ce tiers d’adjoints qui veulent quitter la profession.
Au cours des trois dernières années, la section D s’est saisie de ces différents sujets et propose une stratégie pour les trois ans à venir.
Nous avons en effet intensifié le dialogue dans les régions entre les adjoints et leurs représentants ordinaux, proposé des webinaires et instauré de nouveaux canaux de communication, notamment sur LinkedIn et créé des outils sous forme de vidéos. Nous élaborons désormais une stratégie pour mieux accompagner les pharmaciens inscrits à la section D, par la mise en place d’outils dédiés à l’indépendance professionnelle, comprenant une démarche qualité spécifique aux adjoints, et de dispositifs de soutien aux adjoints se trouvant dans des situations complexes. Il s’agira, de manière globale, de resserrer les liens entre les adjoints et leurs représentants ordinaux.
*Vécu, envies, indépendance professionnelle et perspectives d’avenir. Enquête réalisée par l’institut BVA Insight, entre décembre 2024 et janvier 2025, auprès de plus de 3 000 pharmaciens inscrits à la section D.
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