Plus souple, moins contraignante, mais aussi plus éphémère que les autres structures de coopération interprofessionnelle, l’équipe de soins coordonnée avec le patient (ESCAP) est opérationnelle depuis le 24 mars sur l’ensemble du territoire. Et ce, à titre expérimental sur une période de trois ans, comme cela avait déjà été prévu dans une annonce faite… en mai 2023. Ouverte à tous les professionnels de santé libéraux, l’ESCAP doit obligatoirement inclure le médecin traitant.
Une rémunération forfaitaire
Par conséquent, tous les pharmaciens d’officines peuvent y participer à condition d’intégrer un patient répondant à l’une des quatre situations cliniques prévues, rappelle Christophe Wilcke, président de l’URPS pharmaciens Grand Est et vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) : « Les personnes atteintes de polypathologies chroniques de plus de 65 ans, diabétiques de type I et II sous insuline, en soins palliatifs ou ayant connu un événement cardiaque avec hospitalisation », énumère-t-il. La grille d’inclusion élaborée par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS)*, validée par l’assurance-maladie et la Haute Autorité de santé, prévoit que le patient doit recueillir un score d'au moins 13 sur les 26 items (14 sur 28 pour les femmes enceintes). Selon les projections, au moins 5 millions de personnes pourraient être concernées.
5 patients minimum
Ce dispositif, qui a fait l’objet d’un avenant entre l’assurance-maladie et l’UNPS, dans le cadre de l'accord-cadre interprofessionnel (ACIP), prévoit par ailleurs une rémunération forfaitaire pour les professionnels de santé engagés dans une ESCAP, sous la forme du forfait structure ou ROSP structure. Christophe Wilcke se félicite qu’il soit intégré à la nomenclature. « Les codes actes ont été créés et permettent de renseigner l’entrée et la sortie du patient », déclare-t-il, précisant qu’un forfait de 100 euros sera versé dès lors qu’un professionnel de santé aura participé à 5 ESCAP minimum par an. Ce nombre initialement fixé à 20 a été revu à la baisse. En effet, s’il est aisément atteignable pour les médecins, infirmiers et pharmaciens, ce quota aurait été moins réaliste pour les podologues ou les orthoptistes.
En supplément, un forfait de 100 euros sera versé pour l’utilisation -obligatoire- d’une messagerie sécurisée de santé (MSS) dans le cadre des échanges entre professionnels de santé. Une évaluation – qualitative et quantitative - de cette expérimentation sera effectuée à 18 mois et à 36 mois afin de mesurer, notamment, les entrées et les sorties des patients par typologie de cercle de soins. l'inscription de l'ESCAP dans un avenant de l'ACIP présente un autre avantage. Elle va permettre d'accélérer la création de ces « cercles de soins » et d'orchestrer au même moment l'entrée en scène de toutes les professions sans attendre la déclinaison de l'ESCAP dans leur propre convention.
* Dont sont membres la Fédération des syndicats de pharmaciens de France (FSPF) et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
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