Les syndicats s’attendaient à la publication d’une liste précise des antibiotiques pouvant être dispensés à l’unité. C’est finalement toute la classe des antibactériens à usage systémique qui sont concernés, dès lors qu’ils sont présentés dans des blisters ou en sachets-doses.
L’arrêté paru mercredi au « Journal officiel » prévoit que la dispensation à l’unité (DAU) par le pharmacien d’officine concerne toutes « les spécialités de la classe pharmaco-thérapeutique des antibactériens à usage systémique », dès lors qu’elles sont présentées dans des blisters ou en sachets-doses. « Ce n’est pas ce qui était prévu, rappelle Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Il avait été convenu qu’une liste précise, tirée de cette classe thérapeutique, serait publiée. » Deux jours après publication de cet arrêté, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), confirme finalement qu’il n’y aura pas de liste plus précise, « tous les médicaments de cette classe sont donc concernés dès lors que leur présentation le permet ».
La dispensation à l’unité ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la profession qui considère l’activité à la fois comme chronophage et inutile. La loi antigaspillage économie circulaire (AGEC), qui a prévu son entrée en vigueur en 2022, lui a conféré un caractère non obligatoire, et un décret paru en février 2022 précise les modalités pratiques à l'officine. Aucune rémunération n’était prévue jusqu’aux récentes négociations avec l’assurance-maladie qui ont abouti mercredi à la signature de la nouvelle convention pharmaceutique. Celle-ci prévoit de rémunérer cet acte I euro avec un plafonnement annuel à 500 euros. Pour rappel, les revalorisations et nouvelles rémunérations prévues dans la convention sont appliquées, pour des raisons légales, six mois après sa publication au « Journal officiel ».
Dans un entretien paru aujourd’hui dans « Le Quotidien », le directeur général de l’assurance-maladie, Thomas Fatôme, insiste sur la valorisation de cet acte, qui est d’ailleurs élargi au champ des stupéfiants. « C’est quelque chose que les pharmaciens font depuis longtemps, rappelle Philippe Besset, sur une autre base légale pour le fractionnement des doses. » Un acte qui sera donc désormais rémunéré.
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