Parce que le diabète de type 1 est souvent diagnostiqué trop tard chez les enfants, l’association l’Aide aux jeunes diabétiques (AJD) lance, depuis le 1er octobre, une campagne de dépistage du diabète chez les enfants et les adolescents pour améliorer le diagnostic précoce et prévenir les complications. Les pharmaciens sont mobilisés.
Rares sont les occasions où le pharmacien peut effectuer un dépistage du diabète à l’officine. Cette fois, l’association l’Aide aux jeunes diabétiques (AJD) lance à compter du 1er octobre une campagne de dépistage chez les enfants et les adolescents qui implique médecins et pharmaciens, pour repérer le diabète de type 1 « avant qu’il ne soit trop tard ». En effet, chez les moins de 15 ans, le dépistage est trop souvent effectué quand apparaissent les signes de gravité, « ce qui est de plus en plus alarmant », souligne l’association : en 2023, plus de 4 enfants de moins de 15 ans sur 10 ont été diagnostiqués en situation d’acidocétose modérée, sévère ou de coma, potentiellement mortelle. Or un repérage rapide permet d’éviter ces complications à court terme mais aussi les complications à long terme touchant les fonctions pancréatiques, cardiovasculaires, rénales, neuropathiques… « Cette situation révèle non seulement une méconnaissance des symptômes précoces parmi le grand public et les professionnels de santé, mais aussi l’urgente nécessité de sensibiliser de manière plus active sur cette maladie », souligne le Pr Jacques Beltrand, pédiatre endocrinologue diabétologue à l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris).
Pour cette campagne relayée par les syndicats de pharmaciens, l’association met à disposition plusieurs outils de communication (affiches, brochures, visuels pour les réseaux sociaux, vidéo pour les écrans de pharmacie…) pour rappeler aux parents, mais aussi aux professionnels de santé, les symptômes clés de l’hyperglycémie (polyurie, énurésie nocturne, polydipsie) et les symptômes complémentaires marqueurs de gravité (respiration rapide, gêne respiratoire, somnolence, fatigue intense, troubles de la conscience, coma), ainsi que la conduite à tenir. Pour le pharmacien, une glycémie ≥ 200 mg/dl à n’importe quel moment de la journée par bandelette sur sang capillaire ou une glycosurie positive par bandelette urinaire doivent conduire l’enfant aux urgences pédiatriques sans délai. Selon l’AJD, plus de 6 pharmaciens officinaux sur 10 ont déjà le réflexe d’adresser aux urgences pédiatriques les plus proches un enfant de moins de 15 ans après le diagnostic d’un diabète de type 1.
Le nombre d’enfants de moins de 15 ans souffrant d’un diabète de type 1 est estimé à 30 000 en France, avec environ 3 000 nouveaux cas chaque année. La campagne de dépistage doit se poursuivre jusqu’en juin 2025.
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