L’assurance-maladie a présenté ce 24 juin son rapport « Charges et produits » pour 2026*, donnant ainsi les grandes tendances d’économies de santé à venir. Dépistage organisé de l’HTA à l’officine, vaccination obligatoire contre la grippe, baisse des prix des médicaments… l’assurance-maladie avance 60 pistes pour 2026.
Face à l’ampleur du déficit de la Sécurité sociale attendu en 2025 (16 milliards d’euros), la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) a dressé, dans son rapport « Charges et produits » pour 2026, une liste de 60 propositions d’économies sur la période 2026-2030, orientées sur trois axes : la prévention, l’organisation du parcours de soins et le « juste soin au juste prix ». Autant de mesures qui pourront intégrer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Dans les mesures qui concernent directement les pharmaciens, l’assurance-maladie s’est clairement positionnée pour défendre le dépistage organisé de l’hypertension artérielle (HTA) à l’officine. Selon la CNAM, 49 % des personnes souffrant d’HTA l’ignorent et seulement 25 % sont traitées. « Si cette mesure est retenue par l’État, nous négocierons dans le cadre de la convention avec les représentants », précise Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’assurance-maladie. Il faudra aussi fixer les modalités de cette future mission.
Toujours dans le champ de la prévention, l’assurance-maladie propose de « rendre la vaccination grippe obligatoire en EHPAD ». Faisant moins l’unanimité au sein des membres du Conseil de l’assurance-maladie, cette obligation concernerait dans un premier temps les résidents. « La question a été posée de l’élargir également aux soignants des EHPAD ou à tous les soignants quel que soit leur lieu d’exercice », complète Marguerite Cazeneuve. Mais rien n’est tranché.
Quant au médicament, variable d’ajustement systématique, l’assurance-maladie prévoit une économie de 1,2 milliard d’euros pour 2026, et 6 milliards d’euros à l’horizon 2030. Dans les mesures arrêtées, l’organisme payeur propose notamment de baisser les prix des médicaments en ASMR IV et V, de « revoir la politique de tarifs excessifs sur les médicaments anticancéreux », et de « réinterroger le remboursement de certains médicaments anticancéreux ne présentant aucun résultat probant dans le cadre de leurs essais cliniques », précise la CNAM. Il y est aussi question de mesures sur les médicaments biologiques avec écrit noir sur blanc la notion de tiers payant contre biosimilaire...
Enfin, l’assurance-maladie défend-elle une baisse des taux de remboursement des médicaments, comme l’avait proposé le gouvernement Barnier dans le cadre du PLFSS pour 2025 ? Interrogé par « Le Quotidien du pharmacien », Thomas Fatôme, directeur général de la CNAM, a répondu fermement : « Non ! »
*Le rapport « Charges et produits » pour 2026 sera officiellement publié le 3 juillet
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