Alors que les adjoints en officine de neuf régions ont jusqu’au 12 juin pour élire leurs représentants, le Conseil central D de l’Ordre national des pharmaciens diffuse les résultats d’une enquête, menée avec l’institut BVA Insight, sur leurs conditions d’exercice et leurs aspirations professionnelles. La parole est à ces adjoints passionnés par leur métier mais soucieux de préserver la qualité de leur exercice professionnel et leur indépendance.
L’indépendance professionnelle est en effet l’un des piliers fondamentaux de l’exercice de l’adjoint et l’une des missions régaliennes du contrôle de l’Ordre. Or 33 % des adjoints interrogés lors de cette enquête* estiment que cette indépendance s’est dégradée au cours des dix dernières années. Trois adjoints sur dix considèrent ainsi qu’elle est mise à mal lors de la délivrance de produits hors AMM, lors de la réalisation de commandes et pendant la supervision des préparateurs, apprentis ou stagiaires. Près de la moitié affirme même avoir dû prendre des décisions contraires à la réglementation, sous la pression des patients ou de leur entourage, des prescripteurs ou encore de leur hiérarchie (le titulaire). Des titulaires avec lesquels ils entretiennent cependant de bonnes relations, les trois quarts des adjoints leur attribuant une note supérieure à 7 sur 10. Car 86 % des adjoints apprécient leur cadre de travail et près de la moitié (43 %) souhaite s’y investir durablement, voire entrer au capital de leur officine pour 29 % d’entre eux.
Toutefois, le manque de reconnaissance au sein du système de santé et de perspectives d’évolution fait vaciller l’engagement de certains adjoints dont 57 % jugent « que leur profession s’est dégradée ». À tel point que 31 % des adjoints interrogés envisagent de changer de métier dans un délai moyen de cinq ans. « Pour ne pas perdre ces confrères, nous devons leur permettre de restaurer le dialogue avec leurs titulaires, eux-mêmes soumis à de nombreuses pressions économiques et administratives. Cette pression doit être appréhendée différemment au sein de l’équipe et nous devons donner des outils de communication », expose Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D. C’est dans cet objectif, entre autres, que l’Ordre s’inscrit dans une stratégie sur trois ans comprenant la mise en place d’outils et de dispositifs, y compris une démarche qualité spécifique aux adjoints. Il s’agira de contribuer à resserrer les liens à la fois entre ceux-ci et leurs titulaires, mais aussi avec leurs représentants ordinaux.
*Vécu, envies, indépendance professionnelle et perspectives d’avenir. Enquête réalisée entre décembre 2024 et janvier 2025 auprès de plus de 3 000 pharmaciens inscrits à la section D.
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