« J’ai eu la chance de m’installer à 25 ans, en 2019, dans un local de 110 m² avec l’intention de transférer. Un transfert qui a finalement été possible en septembre 2023, dans 800 m². J’ai eu trois ans pour préparer le projet et anticiper une forte croissance en structurant l’équipe et l’outil de travail. Le jour de l’ouverture, nous avions deux logisticiens, dont une préparatrice de plus de 30 ans de carrière qui n’aimait plus son métier et avait déjà basculé à ce poste à plein temps auparavant. Un troisième les a rapidement rejoints.
En amont, nous avons établi des procédures pour l’ensemble du process. Les logisticiens arrivent à 7 heures du matin. Avec trois équivalents temps plein, ils couvrent ainsi l’amplitude du lundi au samedi midi. Dans leur planning hebdomadaire, chaque jour, l’un s’occupe des commandes auprès du grossiste, un autre des commandes directes tandis que le troisième est en binôme pour les commandes en direct. Tous les matins, l’un d’entre eux consacre au moins une heure trente aux facings, mais aussi au remplissage des rayons bébé, beauté, dentaire… Je tiens à ce que tout soit parfait pour l’expérience client. Ils gèrent aussi les périmés, les livraisons, les rétrocessions, les inventaires…
Au moment de monter le projet architectural, nous avons beaucoup travaillé les flux. Il y en a un pour les commandes en direct : avec un sas, une partie pour le déballage ainsi qu’une porte vers l’espace de vente sans transit par le back-office pharmaceutique (pour les préparateurs et les pharmaciens, ndlr). Quant au flux grossiste, il est à part : il bénéficie d’une zone de stockage des caisses à destination du chargeur automatique.
La logisticienne déjà en place avant le transfert craignait de ne plus vivre avec le reste de l’équipe, de devoir rester dans sa réserve. C’est vrai que l’image de la logistique en pharmacie renvoie souvent à la cave ! Mais ici, nous disposons d’un open space pour le pôle pharmaceutique, près du poste grossiste et sans carton. On se voit. Tout est de plain-pied, c’est lumineux, agréable.
Le recrutement de logisticiens peut paraître plus facile car on a davantage de candidats, aucun diplôme spécifique n’étant requis. En fait, mon premier critère de choix, c’est le savoir-être et le savoir-vivre, en plus de la fiabilité. Certes, c’est un métier qui nécessite d’être rigoureux. S’il manquait l’un des trois, on ne tiendrait pas longtemps car le flux ne s’arrête pas. Au début, ce n’est pas forcément facile pour eux. De fait, j’ai fait le choix d’inclure les commandes grossiste dans la logistique et cela demande une période d’adaptation des logisticiens qui ne connaissent pas les médicaments. Finalement, ça se passe bien, ils gèrent jusqu’aux avoirs, aux contrôles des factures, etc.
Résultat aujourd’hui : le pôle pharmaceutique ne réalise plus aucune réception de commandes, et ne range plus aucune boîte, sauf pour faire certains pleins, en beauté par exemple. La logistique, c’est le socle de l’entreprise. C’est grâce à cela qu’on peut avoir le plus d’impact « patient » en termes de ventes, sans rayons à moitié vides, ni produits qui ne sont pas en stock…
Cela dit, nous sommes un peu surstaffés en logistique, mais je tiens à la qualité de l’espace de vente et à un back-office de 340 m² nickel. Chaque soir, tout est à jour, sans carton qui traîne. »
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