Un chiffre d’affaires en hausse de 4,68 % mais une marge brute globale qui se hisse péniblement à 1,20 %. Tels sont les indicateurs de l’activité au premier semestre 2025 présentés par les experts-comptables des réseaux CGP, Fiducial et Rydge (anciennement KPMG), le 17 septembre, lors de la « Journée de l’économie de l’officine » organisée par « Le Quotidien du pharmacien ». Ils confirment les tendances observées dans le bilan de l’année dernière.
On pourrait a priori s’en réjouir. Au premier semestre, selon les données du réseau d’experts-comptables CGP, le chiffre d’affaires officinal, comparé à la même période de 2024, a bondi de 4,68 %, à près de 1,3 million d’euros. Cette croissance est essentiellement portée par le médicament remboursé (TVA 2,1 %) dont les ventes enregistrent une hausse de 5,73 % et constituent 66,57 % du chiffre d’affaires global.
Cependant, deux sources d’inquiétude apparaissent : les volumes refluent, impliquant un recul de 1,10 % des honoraires de dispensation et, surtout, hors médicaments chers, la croissance des ventes de médicaments n’atteint plus que 3,07 % au cours des six premiers mois de l’année. De fait, les médicaments dont le prix excède 150 euros, mais proportionnellement peu générateurs de marge, connaissent une croissance de 9 % de leurs ventes, à 372 281 euros. Ceux d’un prix supérieur à 1930 euros voient leur chiffre d’affaires augmenter de 0,66 % , à 162 577 euros.
Dans ce contexte, la marge brute globale peine à s’élever. En hausse de 1,20 %, elle n’atteint plus que 28,11 % du chiffre d’affaires total, soit 365 310 euros en valeur, contre 29,07 %, il y a encore un an. Ces 4 336 euros supplémentaires engrangés au cours des six premiers mois ne suffisent pas à compenser la hausse de 4 841 euros des charges de personnel. Celles-ci représentent aujourd’hui 38,26 % de la marge brute globale contre 37,38 % au premier semestre 2024.
Activité en hausse mais résultat sous pression : ce paradoxe observé à la lecture de ces chiffres, appelé effet ciseaux, a également été détecté par les experts-comptables dans le bilan de l’année 2024. Selon les réseaux, l’année dernière, l’activité a augmenté entre 4,40 % (Rydge) et 7,80 % (Fiducial) pour atteindre un chiffre d’affaires compris entre 2,11 millions d’euros (Rydge) et 2,51 millions d’euros (CGP). Pendant ce temps, la marge en valeur n’a évolué que de 5,70 points dans le réseau suivi par Fiducial et de 1,17 point chez celui de CGP. Elle régresse même de 1,10 % au sein des pharmacies suivies par Rydge.
Rien d’étonnant dans ce contexte que, sous la pression des charges externes, en hausse de 4,7 % (moyenne des trois réseaux), et des charges de personnel (5,6 % chez CGP, 4,9 % chez Rydge et 3,6 % chez Fiducial), l’EBE soit en berne. Il n’atteint que 279 000 euros, soit le niveau de 2021, chez Fiducial, perd 20 000 euros en un an à 242 000 euros chez Rydge et se hisse péniblement à 297 000 euros, au-dessus du niveau de 2019, chez CGP.
Ce tassement de l’EBE est d’autant plus alarmant que les chiffres ne contiennent pas encore la baisse des remises génériques. Laquelle pèsera sans aucun doute sur les prochaines statistiques économiques. À cette échéance, pour bon nombre d’officines, il ne sera sans doute plus question de redouter le fameux effet ciseaux, mais bien le couperet !
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