Le cancer suscite une forte charge émotionnelle et reste la maladie la plus redoutée des Français. Pourtant, seulement 56 % d’entre eux ont déjà réalisé un dépistage. En cause : un manque d’information, une perception erronée des risques et la nécessité d’y être incité par les professionnels de santé.
Le cancer était la première cause de mortalité en France en 2023, avec 443 000 nouveaux cas, et l’incidence de la maladie augmente d’année en année. Cette maladie est aussi la plus redoutée par les Français, devant Alzheimer. Ils craignent qu’elle touche leurs proches (77 %) et eux-mêmes (74 %), comme le souligne une étude menée par l’institut Toluna-Harris Interactive* pour le Collectif Face au(x) Cancer(s) qui réunit Unicancer, Patients en réseau et MSD France. Les trois cancers les plus redoutés sont celui du cerveau, du pancréas et du poumon, perçus comme les plus fulgurants, même si leurs taux de mortalité ne sont pas les plus élevés.
Selon cette enquête, les Français expriment « une grande confiance dans la prise en charge de la maladie (79 %), dans l’innovation sur les traitements (plus de 85 %) et dans la possibilité d’avoir accès aux nouveaux traitements (80 %) », souligne Magali Gérard, directrice adjointe chez Toluna-Harris Interactive. Si 89 % des personnes interrogées jugent que les examens de dépistage sont utiles pour dépister précocement les cancers, ils ne sont en revanche que 56 % en avoir déjà réalisé un. En termes de dépistage, de fortes différences sont observées selon le sexe. Chez les plus de 50 ans, les plus ciblés par les campagnes de dépistages, 80 % des femmes ont franchi le pas, contre seulement 64 % des hommes. Dans les autres tranches d’âge, l’écart est encore plus important.
Lorsqu’on pose la question à ceux qui ne se dépistent pas, les principales raisons citées sont : « je ne sais pas si je suis concerné par ces examens » (49 %) et « les professionnels de santé ne m’en ont pas parlé » (46 %). Quand les sondés y participent, c’est d’ailleurs principalement parce qu’ils ont reçu un courrier d’invitation de l’assurance maladie (60 %) ou qu’un professionnel de la santé leur a recommandé de le faire (50 %). S’ils sont en bonne santé, 37 % des Français ne voient pas l'utilité de faire ce genre de dépistage.
L’écart entre ces deux groupes (ceux qui font des dépistages et ceux qui n’en font pas) peut s’expliquer par la proximité avec la maladie ou l’existence d’antécédents familiaux, mais aussi par un niveau d’information très disparate. Le sentiment d’être bien informé sur le dépistage, les comportements préventifs, les progrès de la recherche, les taux de guérison, les traitements et les essais cliniques, varie de 65 % à 42 %. « Il est donc tout relatif, souligne Magali Gérard. Et même sur les sujets qu’ils pensent connaître le mieux, le dépistage et la prévention, ils ne sont que 16 % et 13 % à s’estimer très bien informés. »
Globalement, bien que le cancer soit source d’angoisse, certains ont encore le sentiment que cela ne concerne que les autres. « C’est pourquoi l’une de nos priorités est d’améliorer le dépistage et le diagnostic précoce », explique Laure Guéroult-Accolas, directrice générale de Patients en réseau, membre du collectif Face au(x) cancer(s). « L’un des outils serait d‘automatiser les rendez-vous de prévention personnalisés grâce à l’implication et la coordination renforcée de tous les professionnels de santé. » Les pharmaciens d’officine sont déjà très impliqués dans le dépistage du HPV avec la vaccination et du cancer colorectal avec les kits. « D’autres pistes sont à creuser », estime Laure Guéroult-Accolas.
* Enquête réalisée en ligne du 7 au 18 février 2025, auprès d’un échantillon de 5 161 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
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