Promesse des politiques à l’issue de la grève du 30 mai, la mise en place de remises sur les achats des médicaments biosimilaires et hybrides vient de passer une première étape dans son inscription dans la loi. Une décision cruciale pour développer la substitution de ces médicaments, ainsi que pour donner un peu de souffle à l’économie de l’officine.
Très attendues par les pharmaciens, les remises sur les achats des médicaments biosimilaires et hybrides viennent d’être ajoutées par amendement au Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 par les députés de la commission des affaires sociales, ce mardi 23 octobre. L’amendement permet en effet de développer la dispensation de ces médicaments – et encourage ainsi leur substitution – tout en engendrant des économies pour l’assurance-maladie et une source de revenus pour l’officine. Un « ouf » de soulagement pour la profession, et notamment pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui avait conditionné la signature de l’avenant conventionnel à cette mesure, qui était aussi une promesse de l’ex-ministre de la Santé Frédéric Valletoux. « C’est une mesure win-win pour l’assurance-maladie et pour les pharmaciens », commente Philippe Besset, président de la FSPF.
« Cet amendement permet aux pharmaciens de percevoir les mêmes remises que sur les génériques », a résumé Frédéric Valletoux, aujourd’hui président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, lors des discussions. Dans les coulisses, la profession s’est mobilisée pour que les biosimilaires et les hybrides suivent la même règle que les génériques en matière d’économies, tout du moins sur les remises à l’achat auprès des laboratoires. Plusieurs amendements similaires ont ainsi été présentés par différents députés (Frédéric Valletoux d’une part, Josiane Corneloup – pharmacienne – et ses collègues d’autre part, ainsi que Bertrand Bouyx, lui aussi pharmacien). « Pour ce PLFSS, nous avons travaillé séparément de l’Ordre et de la FSPF pour que de multiples amendements soient déposés », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Et ainsi multiplier les chances. « Avoir un amendement déposé par Frédéric Valletoux, ex-ministre et président de la commission des affaires sociales, est effectivement plus pesant », poursuit le président de l’USPO. « Il s’agit de l’implication de nombreux députés fins connaisseurs du dossier, avec mention spéciale pour notre consœur députée Sophie Delorme qui a beaucoup travaillé avec Frédéric Valletoux, ajoute Philippe Besset. Je retiens aussi que c’est une parole tenue de l’État. »
Pour être définitivement gravé dans le marbre, l’amendement doit encore passer les étapes des débats à l’Assemblée nationale en séance publique, puis au Sénat, à moins qu’il ne soit obligé de survivre à un éventuel 49.3. Mais c’est en bonne voie : « Tout ce qui va favoriser la prescription de biosimilaires aura la faveur du rapporteur général », a complété le député Yannick Neuder, rapporteur du PLFSS, satisfait de la tournure de ce débat.
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