Jusqu’à présent, la prescription initiale de Mounjaro, Wegovy et Saxenda, analogues du GLP-1 indiqués dans l’obésité, était réservée à certains spécialistes, avec un renouvellement non restreint. Le gouvernement envisage désormais d’ouvrir cette primo-prescription aux médecins généralistes.
La primo-prescription des médicaments anti-obésité Wegovy (sémaglutide, Novo Nordisk), Mounjaro (tirzépatide, Lilly) et Saxenda (liraglutide, Novo Nordisk), aujourd’hui réservée à certains spécialistes, devrait être étendue aux médecins généralistes. En effet, le gouvernement souhaite que les généralistes puissent initier ces traitements pour que davantage de malades y aient accès. Ce sujet a été abordé le lundi 26 mai à Chartres (Eure-et-Loir) par Catherine Vautrin (ministre du Travail et de la Santé) et Yannick Neuder (ministre de la Santé et de l'Accès aux soins) à l’occasion de l’inauguration d’une extension de l’usine Novo Nordisk qui fabriquera notamment Wegovy.
De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) confirme qu’elle « envisage, dans les prochaines semaines, d’autoriser les initiations de traitement et les renouvellements par tout médecin, pour Wegovy, Mounjaro et Saxenda, dans le respect de leur AMM ». Les analogues de GLP-1 pourraient ainsi être « prescrits en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique chez des patients avec un IMC supérieur ou égal à 30, ou supérieur ou égal à 27 en présence d’au moins un facteur de comorbidité », a-t-elle précisé. Pour Yannick Neuder, l’objectif est en tout cas « d’avancer sur ce sujet, si possible avant l’été ».
Accès au traitement
Actuellement, la primo-prescription n’est possible que par les médecins spécialisés en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition, avec un renouvellement possible par tout médecin. Cette restriction vise à éviter « des risques de mésusage, observés avec d’autres médicaments de la même classe thérapeutique », comme l'antidiabétique Ozempic (sémaglutide). Cependant, après sept mois de commercialisation pour Wegovy et Mounjaro (Saxenda étant disponible depuis mars 2021), l’ANSM estime qu’elle a aussi pu freiner l’accès aux traitements, car « certains patients peuvent rencontrer des difficultés pour consulter un des spécialistes concernés dans des délais raisonnables ».
Par ailleurs, les éléments de pharmacovigilance sont rassurants (aucun signal inattendu grave ou fréquent n’a été observé) et les flux d’approvisionnement sont désormais stabilisés. Il n’existe ni tensions sur ces médicaments, ni reports massifs vers Ozempic. Des conditions réunies qui justifient, selon les autorités, l’élargissement de la primo-prescription aux généralistes.
Les trois spécialités s’administrent en injection sous-cutanée, une fois par semaine pour Wegovy et Mounjaro et une fois par jour pour Saxenda. Leur prix est d’environ 300 euros par mois, non remboursé par l’assurance-maladie. Cependant, les deux chefs de file, Wegovy et Mounjaro, ont reçu un avis favorable de la Haute Autorité de santé pour leur remboursement, mais ne sont pas encore pris en charge, les négociations de prix étant en cours.
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