En 2023, « Le pharmacien a pris une place prépondérante dans le parcours de soins du patient et en premier recours », a indiqué la présidente de l’Ordre des pharmaciens Carine Wolf-Thal. Optimiste mais sans illusions, elle a concédé une année « difficile » pour le système de santé. Mais pour elle, « Les pénuries et les difficultés d’accès aux soins pour nos patients ne doivent pas masquer les nombreuses avancées réalisées : vaccination, dépistage, prescription d’antibiotiques contre la cystite ou l'angine en cas de TROD positif, entretiens de prévention, sevrage tabagique… ».
Pour autant, beaucoup reste à faire pour que ces avancées se concrétisent. Les nouvelles missions en particulier, si elles sont appréciées par la profession, restent difficiles à exécuter dans un contexte de baisse de la démographie officinale, qui fait en plus face à une pénurie de personnel. D’autant que les centaines de places vacantes en facultés de pharmacie risquent d’aggraver la situation sur le long terme. Pour cette raison, l’Ordre a annoncé en faire sa priorité absolue pour 2024.
Rendre la pharmacie plus visible et plus flexible
« Améliorer la visibilité des filières pharmaceutiques auprès de la population étudiante est primordial », affirme Carine Wolf-Thal. À cet effet, l’Ordre s’appuie sur la campagne « Pharmacien, le moins connu des métiers connus », lancée en novembre 2023 sur les réseaux sociaux et prévue pour durer 3 ans. Depuis le 17 janvier, les pharmaciens qui souhaitent relayer cette campagne peuvent le faire en téléchargeant sur le site de l’Ordre les supports de communication et de présentation de cette dernière (affiches, brochures, dépliants…).
L’autre grand chantier cher au CNOP est d’amener plus de souplesse aux carrières de pharmacien en créant des passerelles entre les différentes filières, afin que les étudiants et officinaux puissent réellement profiter de la diversité des métiers offerte par la profession. Une démarche qui passera probablement par la réforme du troisième cycle, demandée depuis plusieurs années par l’Ordre.
Améliorer la visibilité des filières pharmaceutiques auprès de la population étudiante est primordial
Carine Wolf-Thal
L’amélioration de la sécurité des pharmaciens est aussi au programme du CNOP. « Nous travaillons sur des plans de prévention de concert avec le ministère. Nous avons beaucoup contribué au plan interministériel pour la sécurité des professionnels de santé, mais il faut aller plus loin », revendique Catherine Wolf-Thal, qui considère que la hausse de l’insécurité est en partie causée par la multiplication des pénuries, responsables d’un contexte social très tendu.
D’après la réunion du 17 janvier organisée par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
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