Avec le raccourcissement à 4 mois du délai entre 2e et 3e dose vaccinale au 15 février et la semaine de tolérance qui vient de s’écouler, le ministère de la Santé estime que 3,5 millions de Français sont susceptibles de perdre leur passe vaccinal aujourd’hui. La campagne de vaccination ralentit mais se poursuit. Le gouvernement compte sur l’arrivée du vaccin de Novavax pour atteindre les récalcitrants aux vaccins à ARNm.
Le calcul est simple, explique le ministère de la Santé. Il y a tout juste une semaine, un peu moins de 4 millions de Français étaient susceptibles de perdre leur passe vaccinal faute de rappel réalisé dans les 4 mois suivant leur schéma initial. Depuis, 200 000 personnes éligibles se sont ajoutées, soit 4,2 millions de personnes concernées, parmi lesquelles 700 000 ont réalisé leur rappel dans les sept derniers jours. « Nous estimons aujourd’hui à 3,5 millions le nombre de personnes pouvant perdre leur passe aujourd’hui, mais des rendez-vous sont disponibles et il suffit d’aller faire son rappel pour récupérer son passe », insiste le ministère. À noter que l’assurance-maladie a commencé à annuler des passes frauduleux ces dernières semaines, réalisés à partir de comptes de professionnels de santé piratés. 100 000 ont été désactivés à ce stade.
Globalement, le taux de couverture à au moins une dose chez les 12 ans et plus atteint 93 % et 90 % des personnes éligibles ont effectué leur rappel dans les 4 mois. Le gouvernement est satisfait de l’adhésion des 12-17 ans dont 83 % sont primovaccinés et 13 % ont reçu un rappel (non exigible ni pour les 12-15 ans soumis au passe sanitaire, ni pour les 16-17 ans soumis au passe vaccinal). En revanche, la vaccination des 5-11 ans progresse peu : 275 000 primovaccinations ont été enregistrées, soit moins de 5 % de la tranche d’âge, et 186 000 enfants ont un schéma initial complet. « L’adhésion reste très faible en France, contrairement à d’autres pays, remarque le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV). J’entends les parents qui pointent la décrue de la vague épidémique et la baisse du nombre de contaminations. Oui, mais d’une part, moins de cas ne veut pas dire pas de cas, alors qu’on parle de la tranche d’âge avec le taux d’incidence le plus fort. D’autre part, il faut préparer l’avenir et construire la mémoire immunitaire des enfants pour les protéger de futures vagues. »
Le ministère note par ailleurs que la part de vaccination en ville reste soutenue (47 %). Il demeure mobilisé pour continuer à faire progresser les chiffres, aussi bien de la primovaccination que du rappel. « Il y a encore 4,1 millions de personnes de 12 ans et plus qui n’ont reçu aucun vaccin », mais chaque nouvelle vaccination est une victoire « pour la protection individuelle, mais aussi collective ». Il compte sur l’arrivée – prévue entre demain et vendredi – des premières livraisons de Nuvaxovid, le vaccin de Novavax à protéine recombinante, pour convaincre les réticents aux vaccins à ARNm et pour proposer une alternative à ceux qui ont une contre-indication à ces vaccins. « Le temps de les déployer dans les PUI pour fournir certains centres de vaccination, les premières injections pourront avoir lieu début mars. Les professionnels de ville pourront se fournir auprès des centres, nous n’avons actuellement pas suffisamment de doses pour les mettre à disposition par le portail de commande de ville. »
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