La formation des professionnels de santé et la prévention de la douleur chronique en France restent insuffisantes. Les prises en charge, que ce soit en ville ou à l’hôpital, sont trop tardives et l'accès à une structure de la douleur chronique (SDC) est en moyenne de 5 ans après l’évolution de sa maladie.
De plus, une fois la prise en charge initiée, la coordination entre les SDC et les professionnels en ville (médecins généralistes, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmières, psychologues) manque encore aujourd’hui de structuration et se heurte à des inégalités territoriales.
Le Dr Caroline Maindet (CHU de Grenoble), présidente du Comité de lutte contre la douleur, se veut rassurante et estime que grâce aux nouvelles solutions digitales, à la télésanté et aux outils de diffusion des savoirs scientifiques, le parcours de soins du patient deviendra plus efficient. « Plus il y aura de liens, plus on sera performant. Chacun doit être mobilisé pour mieux coordonner les innovations technologiques et mettre l’intelligence collective au service des patients. »
Depuis sa création, l’Institut Analgesia s’est donné pour mission de relancer l’innovation dans le domaine de la douleur, avec un focus très fort sur le numérique. Elle œuvre au rapprochement de tous les acteurs : soignants, chercheurs, industriels, et bien sûr patients, grâce à un partenariat avec une dizaine d’associations, rappelle Alice Corteval, directrice de la Fondation. « Analgesia coordonne une étude de cohorte nationale dont le suivi est réalisé à l’aide de l’outil eDOL qui intègre une application utilisée par les patients et une plateforme de suivi utilisée par les professionnels des SDC. Pour les patients qui ne bénéficient pas d’un suivi en SDC, la fondation travaille au développement d’Apaisia, une application e-santé en s'appuyant sur des ressorts ludiques (gamification). » Ce procédé rend la démarche plus attrayante et plus efficace, et aide le patient à rester motivé tout au long de son programme, mêlant éducation thérapeutique et séances pratiques (respiration, automassages, taï-chi, yoga).
Une approche multidimensionnelle et personnalisée
La start-up Remedee Labs ambitionne de changer la vie des personnes atteintes de douleur chronique grâce à une approche hybride de neuromodulation. La technologie non invasive et sur-mesure combine un bracelet stimulateur d'endorphines, un coaching personnalisé à distance et une plateforme digitale donnant accès à des modules thématiques au contenu éducatif avec un suivi par une équipe spécialisée. « Le bracelet Remedee est le premier dispositif de neuromodulation par ondes millimétriques permettant, en fonction des besoins individuels, la sécrétion d’endorphines, l’antidouleur naturel du corps, détaille le Dr David Crouzier, directeur scientifique et CEO de Remedee Labs. Nous espérons obtenir la certification de notre technologie en tant que dispositif médical à l’issue des études cliniques portant sur l’arthrose et la fibromyalgie et dont les résultats seront présentés très prochainement. »
Aujourd’hui encore, le Laboratoire UPSA, spécialiste de la douleur, travaille en écosystème ouvert, il continue à aider les professionnels de santé en ville à mieux accéder à la connaissance scientifique et il collabore, en partenariat avec les pharmaciens, à l'organisation du parcours de soins officinal. Mais pour traiter équitablement le patient douloureux, il adopte une stratégie disruptive et propose une approche thérapeutique holistique sans opposer médicament, service d’éducation thérapeutique ou encore thérapie digitale. « Avec nos partenaires Remedee Labs et l’Institut Analgesia, nous entendons apporter des solutions concrètes, innovantes et accessibles pour le patient et nous appelons les pouvoirs publics à se réemparer de ce sujet de santé publique », déclare Anthony Lallier, directeur général France UPSA.
D'après une visioconférence d'UPSA, Remedee Labs et Institut Analgesia.