Le Quotidien du pharmacien.- Pour protéger les données des pharmaciens IQVIA a mis en place avec la FSPF et l’USPO un projet intitulé Pharmastat. En quoi consiste-t-il ?
Dimitri Guillot.- Nos process de collecte de données sont extrêmement stricts. Notre panel Pharmastat comprend 14 000 pharmacies partenaires sur la métropole. Les données collectées à partir de ces officines ne sont pas transférées directement à IQVIA. Elles passent par l’intermédiaire de deux tiers de confiance qui permettent leur anonymisation. Ces données sont, ensuite, transmises à IQVIA. Ce qui nous intéresse, c’est la réalisation d’études sur de vastes populations (bonne utilisation des médicaments en vie réelle, sur la qualité du parcours de soins…) pour des résultats représentatifs et fiables. La liste de ces études est consultable sur notre site pharmastat.iqvia.com.
En échange, à partir de ces données, IQVIA rémunère les 14 000 pharmacies du panel Pharmastat et leur fournit des analyses de ventes de produits. Pouvez-vous en donner quelques exemples ?
Après un process spécifique respectant le RGPD et les règles d’IQVIA, le pharmacien panéliste Pharmastat a accès à un espace sécurisé lui permettant d’avoir un rapport mensuel lié à l’activité de son officine (récapitulatif des ventes totales avec un historique). Mais aussi, de pouvoir se comparer par rapport à la France et à sa zone de chalandise sur de nombreux critères : panier moyen, fréquentation, taux de TVA, ordonnances (par type), médicament remboursable (marge, honoraires, chiffre d’affaires, âge des patients…), molécules de la convention, ventes non prescrites… Nos analyses de vente permettent également au pharmacien de piloter son activité et de mettre en place des plans d’actions pour ajuster la stratégie de son officine.
Comment IQVIA s’assure-t-il de protéger les données personnelles des patients ?
Nous avons mis en place un système baptisé « opt out patient » protégeant les droits du patient si celui-ci ne souhaite pas que ses données personnelles soient utilisées. Lorsqu’un patient souhaite s’opposer à l’utilisation de ses données, le pharmacien peut enclencher ce process. Pour cela, IQVIA a fourni au pharmacien un code EAN : code-barres unique inscrit dans les bases de données des logiciels officinaux. Le pharmacien doit simplement scanner ce code au moment de l’introduction de la carte Vitale du patient comme s’il s’agissait d’un produit. Ce code est alors directement intégré au flux de données transmises à nos tiers de confiance. Ce qui met automatiquement fin à la transmission de toute donnée du patient (passée et future). Et cela, sur l’ensemble du panel Pharmastat.