Nombre de groupements, à l’instar de Médiprix ou de Ipharm, n'ont pas hésité à mener de véritables études de marché. « Nous avions rencontré tous les acteurs du marché depuis le début de 2019 », se souvient Franck Azouizerat, président d'Ipharm. Le groupement, qui a créé un partenariat avec MédecinDirect, avait lancé une phase pilote juste avant le confinement. HPI Totum a entamé une démarche similaire en passant au crible pas moins de cinq acteurs de la téléconsultation avant de conclure l’année dernière un partenariat avec Docavenue (aujourd’hui Maiia) et de négocier avec d’autres prestataires en 2021.
Car c’est là également la force et l'atout d’un groupement que de pouvoir lancer des phases expérimentales. Des pharmacies adhérentes se portent volontaires pour se plonger en immersion dans la téléconsultation, testant en grandeur nature les solutions présélectionnées. Tel est le cas des « pilotes » de téléconsultation chez Giropharm, ou de Giphar. Ces groupements ont souhaité avancer prudemment. « Nous sommes actuellement en train de finaliser le référencement d’un ou plusieurs partenaires complémentaires dans leur offre. Notre objectif dans cette première étape était d’obtenir un retour sur l’expérience pharmacien et patient, d’évaluer l’efficacité et la rentabilité des solutions, et de mesurer in fine l’intérêt de ce nouveau service. Mais l’idée à travers les pilotes est également d’identifier des bonnes pratiques à partager au sein du réseau », décrit Franck Vanneste, président-directeur général de Giropharm.
Retours d'expérience
« Avant de démarrer nos expérimentations, nous expliquons aux pharmaciens testeurs que la mise en place et la réalisation de la téléconsultation nécessitent de former les équipes pour bien utiliser les outils. Il faut impulser le service au comptoir, créer le dossier administratif du patient et souvent accompagner ce dernier pour manipuler les objets connectés durant toute la durée de l’entretien avec le médecin. Il faut donc que les officines s’organisent afin de libérer du temps pour prendre part à cette nouvelle mission », expose Jean-Baptiste de Coutures, président de Giphar, dont plus de 40 pharmacies ont participé à des expérimentations successives, tandis qu'une trentaine a définitivement mis en place ce service. Suite à une enquête menée par le groupement auprès de ses adhérents, plus de 200 pharmaciens Giphar souhaiteraient proposer ce nouveau service. Pour l'heure, Giphar a identifié plus de 50 acteurs potentiels capables de proposer la téléconsultation aux pharmaciens, avec autant de modèles opérationnels et économiques différents. « Tous les modèles sont actuellement à l’essai chez Giphar. Il n’y a pas de technologies à proprement parler qui se dégagent suite à nos expérimentations. Tout dépend de la capacité d’investissement du pharmacien et de la place en front et en back-office de son officine », déclare Jean-Baptiste de Coutures.
Autre exemple de ces tests grandeur nature : chez Pharmabest, 6 pharmacies « ambassadrices » réparties sur tout le territoire ont testé le concept. Éprouvées et approuvées, ces solutions de téléconsultation font ensuite l'objet d'un partage d'expériences avec les autres affiliés du groupement, comme chez Réseau Santé.