Les recommandations de la Société européenne de cardiologie (ESC) sur la prise en charge cardiovasculaire des patients diabétiques de type 2 (DT2) rappellent en premier lieu l’importance du dépistage systématique du DT2 chez les patients suivis pour une maladie cardiovasculaire (MCV), par la mesure de la glycémie à jeun ou de l’HbA1c. Il reste en effet encore aujourd’hui méconnu chez 25 à 40 % de ces sujets.
Nouvelles approches thérapeutiques
Pour la prise en charge des patients ayant une MCV athérosclérotique, ces recommandations donnent la priorité aux traitements hypoglycémiants ayant fait la preuve de leurs bénéfices cardiovasculaires, suivis de ceux ayant démontré leur sécurité d’emploi.
Les experts préconisent, de ce fait, de changer le traitement des personnes recevant une classe d’antidiabétiques n’ayant pas fait la preuve de leurs bénéfices cardiovasculaires et de leur sécurité d’emploi. En pratique, ces patients doivent donc être traités par un analogue du récepteur au GLP1 (arGLP1) ou un inhibiteur de SGLT2 (iSGLT2) ayant fait la preuve de son efficacité pour réduire le risque cardiovasculaire, indépendamment du contrôle de la glycémie. Si ce dernier est insuffisant, il est conseillé d’ajouter un hypoglycémiant ayant de possibles effets cardiovasculaires bénéfiques, tels que la metformine, suivie d’un hypoglycémiant ayant fait la preuve de sa sécurité cardiovasculaire (inhibiteurs de DPP4, sulfonylurées, insuline glargine ou dégludec, autres analogues du GLP1).
En cas de maladie rénale
En cas d’insuffisance cardiaque, priorité doit être donnée à un iSGLT2 indépendamment du contrôle de la glycémie ; on ajoutera si besoin un autre hypoglycémiant ayant démontré sa neutralité cardiovasculaire dans les grands essais de prévention cardiovasculaire. Les molécules associées à un risque accru d’hospitalisation, telles que la saxagliptine, ne sont pas recommandées.
Chez les patients ayant un DT2 et une MRC, les experts européens conseillent un traitement par statines pour réduire le RCV, un inhibiteur de l’enzyme de conversion ou un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA2) pour réduire le risque rénal, et un traitement par iSGLT2, finérénone ainsi que le contrôle de la pression artérielle pour réduire le risque cardiovasculaire et rénal. En cas de contrôle insuffisant de la glycémie, il est fait appel à un arGLP1.
Communication du Pr Nikolaus Marx (Allemagne)