« Mangez votre sapin de Noël pour éviter le gaspillage ». Telle était la curieuse recommandation diffusée il y a quelques jours par la ville de Gand (Belgique). À l’heure où les traditionnels conifères finissent sur les trottoirs, le conseil n’a pas manqué de provoquer quelques piquantes réactions. Notamment celle de l’AFSCA (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge). Réputée pour son engagement écologique, la ville de Gand était allée chercher son inspiration dans une tradition scandinave. Les Suédois ont en effet l’habitude de faire sécher les aiguilles de sapin pour en faire des produits alimentaires, comme du beurre à tartiner, des tisanes ou des sirops. Les feuilles de sapin seraient aussi les bienvenues pour aromatiser bières et schnaps. L’agence belge s’est empressée de recadrer la commune : si les usages culinaires traditionnels des aiguilles de sapin sont possibles et sans danger, il faut toutefois émettre quelques réserves. L’AFSCA belge a notamment souligné l’impossibilité pour le consommateur de savoir si les arbres de Noël trônant dans leur salon avaient été traités par des retardateurs de flamme… des produits dont l’ingestion peut avoir des conséquences fatales, prévient-elle. Confirmant l’argument, mais un peu piquées au vif par la mise en garde belge, les autorités suédoises ont tenu à préciser que les aiguilles peuvent toutefois être utilisées en toute sécurité à certaines conditions : la collecte doit se faire sur de jeunes pousses, entre mai et juin, lorsque les arbres sont petits et tendres… et pas encore traités par des produits phytosanitaires. Au terme de cette petite controverse, sur le site internet de la ville de Gand, le conseil alimentaire de saison est désormais devenu : « Les Scandinaves mangent leurs sapins de Noël ». Pas sûr que cette prudente modulation suffise à lui épargner une nouvelle volée de bois vert en provenance du nord…
De l’art de manger son sapin
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Publié le 15/01/2025
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Didier Doukhan
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Source : Le Quotidien du Pharmacien