La revue médicale britannique « The Lancet » a complimenté la gestion de la crise du Covid-19 par l'Espagne, dont les résultats sont bien meilleurs que ceux des autres pays européens.
Les causes ? Une forte exposition originelle au virus, mais surtout une campagne de vaccination très efficace. En effet, 80,2 % des Espagnols ont reçu une dose, et 78,7 % sont complètement vaccinés. Des chiffres encore plus élevés si l'on compte uniquement les plus de 12 ans, dont 89,4 % sont complètement vaccinés. L'injection des doses de rappel est également en bonne voie, avec plus d'un million déjà administré aux pensionnaires des maisons de retraite et aux plus de 70 ans. Pour la revue britannique, le pays est sur le point d'atteindre l'immunité collective.
Cette réussite, l'Espagne la doit à sa population : les antivax sont quasiment inexistants sur la péninsule ibérique (le Portugal ayant aussi de très bons résultats), et les Espagnols ont globalement respecté les gestes barrières. Le gouvernement n'a même jamais eu besoin d'instaurer un passe sanitaire.
Jesús Rodríguez Baño, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Virgen de la Macarena à Séville, explique toutefois dans « The Lancet » que « la proportion exacte de la population qui doit être immunisée pour obtenir une immunité collective contre le SRAS-CoV-2 n'est pas encore connue. De plus, de nouveaux variants pourraient poser problème ».
L'Espagne avait été le deuxième pays d'Europe à subir les ravages du Covid, avec 87 477 morts et 5 millions de cas depuis le début de la pandémie en mars 2020. Ces 15 derniers jours, le pays compte en moyenne 51 cas pour 100 000 habitants (moins de 2 000 par jour sur la dernière semaine, contre 6 000 en France et près de 40 000 au Royaume-Uni). Un taux très largement inférieur au reste de l'Europe, qui fait face à une brutale remontée de la pandémie.
La ministre de la Santé, Carolina Darias, s'était exprimée sur le sujet en restant prudente. « Au cours des 15 derniers jours, nous avons constaté une légère augmentation de l'incidence cumulée, mais sa vitesse est minime, voire presque imperceptible. En Espagne, nous sommes dans des conditions optimales, au moins pour tenir le virus à distance. »