L’organisme de répression des fraudes publie les résultats de son enquête sur la qualité des compléments alimentaires. Près d’un tiers des établissements contrôlés présentait une anomalie. Des sanctions ont été prononcées.
Emploi d’allégations thérapeutiques interdites, emploi d’allégations non justifiées, problèmes de composition… La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publie les résultats de son enquête menée en 2023 sur les compléments alimentaires disponibles sur le marché. Sur un panel de 270 établissements contrôlés – laboratoires de fabrication, parapharmacies, salles de sport, sites Internet et commerces de détail – une anomalie a été constatée dans un tiers des cas. Des mentions d’étiquetage à rectifier, des allégations interdites ou fausses et des écarts plus ou moins importants entre les dosages annoncés et les dosages réels ont été recensés. 37 % des produits destinés aux adultes présentaient une anomalie, et 20 % de ceux destinés aux enfants.
Dans le registre des pratiques commerciales trompeuses, la présence d’allégations thérapeutiques interdites, telles que « La vitamine C reconnue depuis tout temps pour son effet anticancer » ou « Traitement de l’anémie », a été relevée.
De plus, certains manquements concernant les allégations nutritionnelles et de santé ont été notifiés. Sur les produits anti-gueule de bois, les enquêteurs ont relevé des allégations relatives à la réduction des effets de l’alcool ou mentionnant l’aide du complément alimentaire dans l’atténuation des conséquences d’une consommation d’alcool, qu’il s’agisse de réduire les effets d’une consommation ponctuelle excessive ou de soutenir un sevrage alcoolique. D’autres allégations faisaient référence à des recommandations de médecins ou de professionnels de santé, en vantant par exemple les effets du ginseng présentés comme une affirmation de « M. X, docteur en pharmacie ».
L’enquête a aussi donné lieu au contrôle de la composition des compléments alimentaires. En ce qui concerne les compléments à base de levure de riz rouge, les enquêteurs ont constaté une teneur trop élevée en monacoline K (qui ne doit pas dépasser ni atteindre 3 mg/jour depuis 2022) pour l’un des produits testés. Ce complément a fait l’objet d’une procédure de retrait/rappel. Par ailleurs, 45 produits pour enfants ont été analysés en laboratoire. Parmi eux, 27 se sont avérés non conformes, parmi lesquels 41 % présentaient un déficit en vitamines et 27 % un excès. Les vitamines A, C, D et E étaient les plus concernées. Une attention particulière a été accordée aux compléments alimentaires contenant de la vitamine D en raison de plusieurs cas de nutrivigilance signalés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Au total, 23 % de ces produits analysés présentaient une teneur non conforme en vitamine D, mais il n’a pas été constaté de dépassement de limites de sécurité.
Enfin, « eu égard au fort taux d’anomalies constaté, cette enquête a donné lieu à des suites de type correctives et répressives », indique l’organisme de répression des fraudes. Ce sont donc 71 injonctions, 25 procès-verbaux pénaux et 5 procès-verbaux administratifs qui ont été émis contre différents acteurs du marché des compléments alimentaires.