À l’instar de leurs confrères français, les pharmaciens néerlandais sont tenus de dispenser les quantités prescrites par le médecin. Une prescription en général suffisante pour quinze jours de traitement. À l’exception des patients chroniques qui reçoivent, comme en France, des conditionnements trimestriels.
Selon une étude de la Stichting Farmaceutische Kengetallen (SFK, fondation pour les statistiques pharmaceutiques), 65 millions de dérogations à ces règles ont été enregistrées au cours du premier trimestre. Dans 20 % des cas, la dérogation portait sur une dispensation à l'unité : la quantité prescrite imposait en effet l'ouverture de la boîte du médicament, des conditionnements plus petits n'existant pas sur le marché… Il faut dire que la politique des assureurs veille à ce que les officinaux ne dispensent pas la quantité prescrite quand elle suppose la délivrance d'une boîte plus grande. « Dans ce cas, précise la SFK, les pharmaciens consacrent du temps supplémentaire à ouvrir l'emballage, à compter la quantité exacte et à reconditionner le médicament. »
Cela arrive dans 99 % des dispensations de la prométhazine 25 mg. « Le plus petit emballage possible contient 500 comprimés tandis que les pharmaciens n'en dispensent en général qu'une trentaine », relève la SFK. Mais en nombre de comprimés l'oxazépam 10 mg est la spécialité qui occasionne le plus de dispensations à l'unité, soit 335 000 au cours du premier semestre. Ce qui représente près de 40 % de l'ensemble des dispensations de cet anxiolytique. En raison de la dépendance qu'il peut entraîner, les pharmaciens en délivrent dans un quart des cas, dix comprimés, puis quinze et vingt.