Questions sur ordonnance

Noël P., 8 ans, 38 kg

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Publié le 19/06/2017
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Noël présente un placard rouge centré sur la piqûre : le médecin n’a pas eu de difficulté à poser le diagnostic de maladie de Lyme. Il y a deux semaines en effet, toute la famille est allée se promener en forêt. Le petit garçon a signalé dans la soirée une sorte de petite bestiole fixée à son mollet, juste au-dessus de la chaussette : une tique, aussitôt retirée au « tire-tique » avant désinfection à l’iode. Pourtant, un érythème est apparu, 4 jours avant la consultation. S’agrandissant rapidement, il se présente comme un placard ovalaire d’environ 2 à 3 cm de diamètre, plus clair en son centre, là où la tique était fixée. La lésion, non prurigineuse, est souple au toucher. Face à ce signe caractéristique - un érythème migrant -, le médecin a prescrit une antibiothérapie destinée à empêcher l’infection par un germe que peut transmettre la tique (Borrelia burgdoferi) et son évolution vers une phase secondaire puis tertiaire.

Quel principe actif ?

L’amoxicilline, une aminopénicilline, constitue l’un des traitements de choix de la borréliose de Lyme, tout comme la doxycycline, une tétracycline. En l’absence d’intolérance aux lactamines, le médecin a opté pour l’amoxicilline qui bénéficie d’une bonne tolérance.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le traitement est trop prolongé : en phase primaire, face à un placard érythémateux unique, ce qui est le cas ici, une durée de 14 jours suffit (la prescription peut toutefois aller jusqu’à 21 jours). Le traitement n’est prolongé (21 à 28 jours) que s’il répond à une phase secondaire ou tertiaire.

Et les posologies ?

La posologie n’est pas adaptée au poids de l’enfant : c’est une dose d’adulte. Les recommandations préconisent la prescription de 50 mg/kg, soit ici 2 g/j (et non donc 3 g/j). Le médecin aurait dû prescrire une gélule à 500 mg le matin, le midi, au goûter puis le soir.

Votre conseil

Les parents souhaitant désormais disposer d’amoxicilline en avance dans l’armoire à pharmacie familiale, en cas de nouvelle piqûre, il faut expliquer que l’antibiothérapie n’est pas recommandée en prophylaxie pré — ou post-piqûre (sauf exception : zone de forte endémie, abondance de tiques). En revanche, l’usage d’un répulsif cutané et/ou vestimentaire spécifique lors des sorties en campagne pourra être conseillé…


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3360