SUIVEZ les drôles d’autocollants posés à même le sol comme un parcours fléché. Sur le vaste parvis de la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry (Paris XI), ils brillent comme autant d’émeraudes, d’améthystes ou de diamants et vous invitent à découvrir, au bout du chemin, la nouvelle exposition de gemmologie intitulée « La minéralogie dans le Monde ». C’est ainsi que débute le voyage au pays des pierres fines et précieuses. Inaugurée début avril, l’exposition se situe précisément au troisième étage du bâtiment central de la faculté, dans ce que les étudiants appelaient, jusqu’à il y a peu, la bibliothèque de recherche. Celle où les thésards et autres troisième cycle consultent les bases documentaires et peaufinent leur bibliographie. « C’est un fait, avec l’explosion d’internet et des bases de données, cet espace réservé a peu à peu perdu en légitimité et en fréquentation », explique le Doyen de la faculté, le Pr Dominique Porquet. C’était l’endroit rêvé pour installer l’exposition chère au cœur du pharmacien gemmologue Patrick Voillot. Un rêve qui a mis au total six longues années à se concrétiser.
Six ans de bataille.
« Car empiéter sur le domaine public n’est pas toujours chose facile », confie Dominique Porquet dans un sourire qui en dit long sur les embûches rencontrées par le projet. On comprend qu’il a fallu se battre, pied à pied, pour dégager sur l’espace universitaire les quelque 200 m2 nécessaires à l’exposition. Et trouver les moyens financiers d’un tel réagencement. À cet égard, le groupe Pierre Fabre a très vite répondu présent. La conviction et l’opiniâtreté de Jean Lagoutte (2), conseiller auprès de M. Pierre Fabre, a fait le reste. « M. Pierre Fabre a tout de suite été séduit par le projet. Mais il fallait trouver la disponibilité, les moyens logistiques et financiers pour le réaliser », explique Jean Lagoutte. Sa persévérance et quelques bonnes idées - telle la réutilisation d’éléments du stand Pierre Fabre sur Pharmagora - ont fini par payer.
Des cristaux rapportés des quatre coins du Monde.
Pour Patrick Voillot, c’est l’aboutissement d’un projet total : « il s’agissait au moins autant de montrer la valeur scientifique des gemmes, que de présenter, de façon pédagogique les techniques et les lieux de recherche et d’extraction des pierres », explique le passionné de minéralogie. Au cours de ses nombreux voyages en Asie, en Afrique, en Amérique et ailleurs, l’officinal a rapporté des merveilles minérales qui trouvent dans cette exposition un écrin idéal. La plus belle partie de sa collection privée y est présentée (gratuitement) : émeraude de Colombie, rubis de Birmanie, cristal de quartz géant de 250 kg… Mais aussi quelques curiosités du monde minéral, telle ce cristal de calcite dont la forme fait penser à un pis de vache, ou ces cristaux de Prehnite qui évoquent à s’y méprendre des boules de chewing-gum mentholées…
Parce que l’exposition se veut aussi pédagogique, plusieurs écrans (fournis gracieusement par la société Futuramédia) et panneaux explicatifs et vitrophanies témoignent des conditions souvent rudes de la prospection minière. Une machine à polir du Sri Lanka, des outils d’orpailleur et des cartes géantes des grandes régions minières complètent les informations, nombreuses et précises, qui accompagnent l’exposition proprement dite des minéraux.
Aussi belle que passionnante, l’exposition fait autant briller ses yeux qu’elle instruit le visiteur. Elle est aussi, pour l’Université Paris-Sud, le lien parfait entre la chimie minérale enseignée aux futurs pharmaciens et la chimie minérale telle qu’elle est étudiée au sein du Département Sciences de la Terre au sein de sa Faculté des Sciences.
2) Coordinateur groupe des relations pharmaciens et professions de santé
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