Vous, ici ? Quelle surprise !

Le hasard fait bien les choses : au cours d'une promenade vendredi dernier à Marseille, Emmanuel Macron a rencontré « fortuitement » Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes ont échangé d'aimables propos, ce qui devrait prouver que, même en politique, l'âme existe, si les amis de M. Mélenchon ne s'étaient empressés de critiquer son attitude. Il y a donc, dans la surenchère, toujours mieux. Peu importe que les jugements publics de nombre d'Insoumis relèvent souvent de l'appel au meurtre. Il faut en plus qu'ils s'assurent que leur chef serve sa cause avec une inébranlable rectitude. Ils se prennent pour des révolutionnaires, ce sont des bigots. Je n'attendais pas de la conversation Macron-Mélenchon l'apaisement général d'une société spécialisée à la fois dans l'exagération et dans la plainte. Mais que l'on puisse s'en prendre à l'expression d'une courtoisie élémentaire m'apparaît comme le signe indélébile du sectarisme. De sorte que, après leur petit tour de piste fraternel, Macron et Mélenchon restent des adversaires irréconciliables. C'est ainsi que les Français se sentent bien.