REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
UN COLLOQUE sur la réforme du système de santé s’est déroulé récemment à Yellowknife, capitale des Territoires du Nord. De nombreuses idées ont été échangées sur le sujet. Ainsi, les chevaux de bataille d’Anna Reid, présidente de l’association médicale canadienne (AMC), sont la lutte contre les inégalités en matière d’accès aux soins et l’amélioration de la situation des patients aux prises avec des maladies mentales ou addictales. Elle conçoit à cet effet, selon l’« Actualité médicale » trois priorités : augmenter les efforts pour assurer que le régime public offre des soins axés sur le patient ; protester contre les injustices persistantes qui font que la santé des marginaux et des pauvres, ainsi que les soins qui leur sont prodigués, sont négligés ; enfin, inciter toujours davantage les praticiens à mener la transformation des soins de santé. Transformation que le président sortant, John Haggie, prévoit à long terme, en précisant : « Nous ne pouvons simplement nous cacher derrière nos blouses blanches et nous réfugier dans le royaume de la modernité et des dernières prouesses technologiques ; mais nous devons reprendre l’idée de toucher plutôt le patient et d’établir avec lui un contact physique de façon à consolider l’aspect thérapeutique. »
Québec
Des conflits sans conflit
ALAN BARKAN, de l’université McGill, coauteur d’une étude sur l’élaboration d’un code éthique concernant les études cliniques, conclut dans son rapport que, « en conflits d’intérêts, les experts constituent à la fois un danger et une richesse ». Un danger, car « le taux d’experts qui participent aux recommandations tout en reconnaissant ces conflits est tellement élevé que les risques qu’il y ait possiblement une influence sont élevés ». Mais aussi une richesse, car demander aux participants des études de se récuser volontairement n’est pas la solution par excellence. Il propose donc une piste de solution : après une première discussion excluant les experts s’étant récusé et un premier vote pour établir une recommandation, il souhaite qu’aient lieu « des échanges additionnels », auxquels ces experts participeraient, échanges qui seraient suivis d’un second vote. « Cela permettrait de quantifier la moindre différence », selon Alan Barken.
États-Unis
L’industrie se porte bien
LE « PHARMEXEC » vient de paraître. Audit de l’industrie pharmaceutique publié chaque année, il détaille les bilans des 24 principaux laboratoires américains. Les résultats enregistrent une progression de 7,30 % du chiffre d’affaires général, pour un total de 591,965 milliards de dollars. Le top 5 est constitué par, dans l’ordre : Pfizer, Johnson & Johnson, Novartis, Merck et Roche. Ce sont Shire et Sanofi qui obtiennent la plus forte progression, les ventes de ce dernier étant en hausse de 16,39 % par rapport à l’année précédente. Concernant la marge brute, 3 biotechs forment le trio de tête : Biogen, Celgène et Amgen.
Pologne
Le réveil d’un géant
« PHARMACEUTICAL EXECUTIVE » publie une longue enquête sur l’organisation de l’industrie pharmaceutique en Pologne. Celle-ci est maintenant passée au 5e rang européen, avec une progression de 8,5 % en trois ans L’industrie polonaise étant d’ailleurs la seule économie européenne en hausse. C’est, selon Pawel Szwiertnia, président de Infarma (le LEEM polonais) « une plate-forme idéale pour la fabrication et les essais cliniques d’Europe orientale ». On compte actuellement 700 entreprises, et il s’en crée chaque année de nouvelles. Toutes les multinationales sont présentes depuis de nombreuses années : Sanofi est leader du marché, avec 5,8 % du total des ventes, suivi de Polypharma, une entreprise nationale, et de cinq autres « grands » : GSK, Novartis, Sandoz, Roche et Servier. La pénétration des génériques est particulièrement importante par rapport aux autres pays, avec 85 % des ventes en volume et 66 % en valeur, situation due, comme l’explique Cezary Slediewski, le président du PZPPF (le GEMME polonais), « au fait que les génériques ont été introduits dans le pays beaucoup plus tôt que dans les autres nations ». La puissance de ce marché fait que leur prix est en moyenne 70 % inférieur à celui des princeps. Malgré cela, la progression des ventes de molécules innovante dépasse celui de 15 pays de l’Union européenne. Pourtant, per capita, les dépenses en produits pharmaceutiques ne dépassent pas les 100 dollars, trois fois moins que la Slovénie ou la République tchèque, et six fois moins que la France ou l’Allemagne. Le 11 janvier dernier, une refonte du système de remboursement par la Sécurité sociale a permis une couverture plus élevée et améliorée de la population.
D’autre part, le règlement instauré pour la surveillance de l’innocuité des médicaments, qui n’était pas encore entré en vigueur malgré la date limite fixée par l’Union européenne (21 juillet 2012), vient d’être validé par un amendement élaboré par l’Inspection principale de la pharmacie. De même, viennent d’être publiées de nouvelles règles en matière de publicité pour les pharmacies en ligne, ce qui a bouleversé le marketing des laboratoires. Est également réglementée toute publicité en faveur des compléments alimentaires. Enfin, la lutte contre les médicaments contrefaits, qui concernent près du quart de toutes les saisies douanières, a été renforcée. Reste à lever quelques barrières datant de son statut passé lors du rideau de fer. Mais, depuis l’entrée du pays, en 2004, dans l’Union européenne, les progrès sont considérables et ces barrières se lèvent rapidement grâce au dialogue continu entre les firmes et le gouvernement, notamment avec la ministre de la Santé, Ewa Kopacz, et celui de l’Économie, Waldemar Pawlak, permettant « d’espérer les éliminer totalement et de réveiller ainsi un géant endormi ».
Royaume-Uni
Rémunération a la performance : oui et non
DEPUIS HUIT ANS, les médecins britanniques sont rémunérés à la performance dans le cadre du General Medical Services Contract (GMSC). Les objectifs de ce plan, selon « Tribune Médicale » étaient d’améliorer la prise en charge, de transférer une partie de cette prise en charge des hôpitaux vers la pratique ambulatoire, diminuant ainsi les coûts de la santé par le biais d’incitatifs financiers positifs. Le praticien devant respecter les bonnes pratiques et le respect du principe d’efficience, notamment en matière de coûts.
Une récente enquête menée dans le « Quality & outcommes framework » montre que ces objectifs semblent avoir été atteints. En effet, le niveau global de la prise en charge s’est amélioré, de même que la rémunération des praticiens. Avec, cependant, quelques biais : ainsi, certains médecins pourraient être tentés, pour mieux atteindre ces objectifs, de ne suivre que des patients observants ayant une capacité financière suffisante. Risque d’effets pervers.
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