Une nouvelle fois, les données scientifiques viennent confirmer l’innocuité de la vaccination contre le cancer du col. En effet, l’Agence européenne du médicament (EMA) a récemment conclu que les vaccins Cervarix et Gardasil ne sont pas à l’origine deux syndromes rares : le syndrome régional douloureux complexe (SRDC) et le syndrome de tachycardie posturale orthostatique (STPO).
L’EMA avait été saisie par le Danemark en juillet dernier sur une possible augmentation de ce risque. Mais, selon les estimations de l’agence européenne, « le nombre de jeunes filles de 10 à 19 ans développant ces syndromes rares n’est pas plus important parmi les jeunes filles vaccinées ». Ce sont donc de nouvelles données rassurantes concernant ces vaccins, pourtant bien malmenés depuis leur lancement en 2006 et 2008. En effet, depuis ce moment, Gardasil et Cervarix font l’objet de vives controverses et ont été soupçonnés d’être à l’origine de troubles divers. Ce qui a nui à la bonne mise en place de la politique vaccinale contre le cancer du col dans l’Hexagone.
Une plainte qui tombe à l’eau
Avant les deux syndromes rares que sont le SRDC et le STPO, on se souviendra surtout du lien supposé entre cette vaccination et la survenue de maladies auto-immunes et de sclérose en plaques, qui avait été mis sous les feux de la rampe, notamment après la plainte d’une jeune fille déposée au pénal en 2013 contre le Gardasil, plainte à laquelle s’étaient jointes une cinquantaine de femmes. Mais début novembre 2015, le Parquet de Paris a classé sans suite cette enquête, considérant qu’il n’y avait pas de lien entre la vaccination par Gardasil et la survenue de ces pathologies. Le tribunal s’est appuyé sur une analyse de l’ANSM et de l’assurance-maladie menée sur plus de 2 millions d’adolescentes, qui a conclu que la vaccination par Gardasil ou par Cervarix n’entraînait pas d’augmentation du risque de survenue de maladies auto-immunes, excepté pour le syndrome de Guillain barré, qui augmente dans la proportion limitée de 1 à 2 cas pour 100 000 filles vaccinées. Selon l’ANSM, « les bénéfices attendus de cette vaccination en termes de santé publique restent donc bien plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les jeunes filles ».
Rappelons que près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en France et que 1 000 décès par an sont liés à ce cancer. Face à ce constat, la vaccination contre le papillomavirus a été introduite dans 18 pays européens. Alors que la couverture vaccinale avoisine les 80 % en Australie, au Danemark, au Portugal et au Royaume-Uni (après mise en place de la vaccination dans les structures de soins publiques ou en milieu scolaire), elle est seulement de 18 % en France.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion