« LES TRAVAUX ont commencé à Molliens et nous espérons ouvrir les locaux début 2014 », souligne Jean-Claude Tincq, pharmacien dans cette commune depuis quatorze ans et ardent défenseur du projet dès le début. Celui-ci sera financé à hauteur d’environ 40 à 50 % par l’agence régionale de santé (ARS), à l’exception de la pharmacie qui sera accolée à la future maison de santé, « car l’ARS, ajoute-t-il, prend seulement en compte le projet médical, intégrant médecins, infirmières et kinésithérapeutes. L’ARS estime que, du fait de la répartition démo-géographique existante, le problème des pharmacies n’est pas prioritaire ». Certes le couperet de la désertification médicale à Molliens - deux médecins de 61 et 55 ans et une population en hausse à près de 1 000 habitants - est encore éloigné mais le risque s’est présenté sous la forme d’un grand regroupement centralisé appuyé par l’ARS. « Celle-ci défendait un projet de grand pôle à Quevauvillers, intégrant un centre d’addiction avec des lits médicalisés et une importante maison de santé qui aurait accueilli les médecins des deux communes. La pharmacie de Molliens aurait alors été isolée et les patients auraient dû parcourir une dizaine de kilomètres, alors que nous avons actuellement deux médecins, deux kinésithérapeutes, cinq infirmières et une diététicienne. Cela aurait cassé un circuit local qui fonctionne bien car nous nous concertons déjà, certes de manière informelle par téléphone, sur les pathologies des patients, leur prise en charge, etc. L’ARS a finalement fait marche arrière et préconise désormais de plus petits pôles », indique Jean-Claude Tincq.
Une dynamique locale.
L’idée a ainsi germé de créer deux maisons de santé et les professionnels de santé y ont tous adhéré. « Le montage a pris trois ans et nous nous sommes tous entraidés, avec le soutien actif du conseil municipal de Molliens. Il a fallu chercher un terrain, trouver les financements car les professionnels de santé préfèrent louer plutôt qu’acheter et remplir le dossier de l’ARS qui devrait donner son aval en avril. Cette partie administrative est complexe, alors que nous ne disposons que de nos soirées », souligne Jean-Claude Tincq. La Communauté de communes collecte les aides et finance cette construction grâce à un emprunt. Le projet dynamise cette localité. En effet un troisième médecin en fin d’études a décidé de s’y associer et une moitié du terrain a été rachetée par un promoteur qui prévoit une trentaine de logements. L’officine de Jean-Claude Tincq, un service ambulancier de six personnes et une maison maternelle seront accolés à la future maison de santé. « C’est une opportunité, ajoute-t-il, car les locaux actuels de la pharmacie - un ancien pavillon d’habitation - ne sont pas fonctionnels. Je compte aussi disposer d’une salle dédiée à l’orthopédie et accroître cette gamme. La maison de santé nous permettra de mieux fonctionner. Nous avons prévu une salle dédiée aux réunions afin de nous concerter dans l’intérêt des patients et dans le cadre des nouvelles missions de la loi HPST. Nous espérons aussi installer un réseau informatique commun pour les deux maisons de santé. Cela pose le problème de l’échange de données entre professionnels de santé. » La coopération entre professionnels de santé sera ainsi élargie et les deux entités envisagent des complémentarités, en termes de permanences de spécialistes et de paramédicaux.
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