LA MENACE planait depuis des mois, la loi de finances de la Sécurité sociale (LFSS) 2014 l’a mise à exécution. Depuis le 1er mars, l’ensemble du groupe générique des statines est à un prix fabriquant hors taxe (PFHT) unique de 5 euros pour tous les dosages (10 mg, 20 mg, 40 mg et 80 mg). Plus exactement, à 5 euros pour les boîtes de 28 comprimés et à 5,36 euros pour celles de 30. De la même façon, les conditionnements trimestriels voient leur prix baisser : à 15,01 euros pour les boîtes de 84 et à 16,08 euros pour les boîtes de 90. Les molécules concernées sont au nombre de trois : l’atorvastatine, la pravastatine et la simvastatine. En effet, la fluvastatine est sous TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) et son prix est déjà inférieur (4,90 euros pour 28 comprimés). À noter également que la pravastatine générique à 10 mg ne voit pas de modification de son prix puisqu’il est lui aussi inférieur : 3,55 euros en PFHT.
Les médicaments princeps génériqués font aussi l’objet d’une baisse de prix : 10 euros pour la boîte de 28 comprimés, 10,72 euros pour celle de 30, toujours en PFHT. Les conditionnements de trois mois de traitement sont désormais à 30,01 euros pour la boîte de 84 comprimés et à 32,15 euros pour celle de 90.
Mesures comptables.
L’association Génériques, mêmes médicaments (GEMME) regrette que la LFSS 2014 n’ait proposé « que des mesures comptables pour le générique ». La mise en place d’un prix unique pour tous les génériques, d’une part, et pour tous les médicaments d’origine génériqués, d’autre part, va permettre « de rectifier les effets d’une structure de prescription inappropriée sans pour autant résoudre le problème spécifiquement français de la prescription hors du champ de la concurrence des médicaments génériques ». Le GEMME rappelle ainsi qu’en France, « 40 % des prescriptions seulement sont effectuées dans le périmètre où la concurrence par les génériques est possible, contre plus de 70 % en Grande Bretagne et en Allemagne ». Ainsi, dans le cas des statines, le Crestor (rosuvastatine), actuellement sous brevet, et donc non génériqué, est le médicament le plus prescrit parmi les statines, alors que son prix est bien plus élevé (voir encadré). Une spécificité toute française. L’instauration de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour les médecins au 1er janvier 2012, ciblait cinq classes thérapeutiques, dont les statines. Mais les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur des espérances des pouvoirs publics, qui comptent désormais sur l’instauration d’un prix unique pour faire de réelles économies.
L’ensemble des baisses de prix sur les statines devrait rapporter 130 millions d’euros en année pleine à l’assurance-maladie.
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