L’OBJECTIF de la campagne d’information menée par Lilly est de faire comprendre aux hommes que la dysfonction érectile ne les atteint en rien dans leur masculinité et ils sont invités à réagir face aux troubles de l’érection. « On assiste à une montée de la sensibilité, les hommes d’aujourd’hui expriment davantage leurs sentiments et ils se remettent en question en cas de pannes sexuelles », constate Georges Vigarello, historien et directeur à l’École des Hautes études en sciences sociales. L’étude IFOP/Lilly montre que, en société, l’homme reste dominateur, il accorde beaucoup d’importance à son physique (plus de 80 % des personnes interrogées), il veut imposer ses opinions et a le sens des responsabilités. Mais, Georges Vigarello se montre confiant : « Même si les hommes font toujours de la résistance vis-à-vis de l’égalité homme/femme et maintiennent des attitudes d’imposition de soi en société, il y a un espoir que leurs difficultés sexuelles soient mieux mises en débat au sein du couple. L’attention de l’autre, le dialogue et le partage ont pris plus de place dans l’intimité. » Selon 47 % des interviewé(e)s, partager un moment d’intimité avec leur partenaire est la priorité numéro un des hommes quand ils font l’amour. En effet, presque un Français sur deux estime que les hommes d’aujourd’hui sont des partenaires attentionnés, contrairement aux hommes des générations passées (23 %) considérés comme patriarches et machos à respectivement 85 % et 43 %. L’étude révèle aussi que 45 % des femmes considèrent les hommes d’aujourd’hui comme de bons pères de famille contre 32 % des hommes.
En parler et réagir.
Symbole ancestral de la puissance sexuelle, l’érection est, pour 93 % des hommes interrogés, fondamentale pour se sentir un homme, et, pour 95 %, elle est nécessaire pour faire l’amour et réussir l’acte sexuel. « Mais la sexualité ne se résume pas à la pénétration ou à la performance, l’érection n’est pas l’objectif en soi mais le moyen d’atteindre le partage, de donner du plaisir, nuance le Dr Gilbert Bou Jaoudé, andrologue et président et de l’Association pour le développement de l’information et de la recherche sur la sexualité (ADIRS). Les trois mots qui caractérisent le mieux les hommes pendant l’acte sexuel sont le partage, la satisfaction et la tendresse, avant les sentiments de domination et d’égoïsme. Si l’érection rassure l’homme dans son identité masculine, pour la femme, elle est la quasi-preuve de l’existence d’un désir de la part de son partenaire. Elle est très importante pour les deux pour maintenir l’harmonie au sein du couple. »
Lorsqu’une difficulté, tel qu’un trouble de l’érection, se produit, selon l’étude IFOP/Lilly, 76 % des personnes interrogées pensent que les hommes n’osent pas en parler, 90 % qu’ils recherchent de l’information, 63 % estiment qu’ils en parlent avec leur partenaire et 61 % qu’ils consultent. En fait, il y a un décalage entre les réactions des hommes et celles des femmes. Celles-ci se sentent frustrées quand l’homme ne fait rien, quand il subit la situation ; elles préfèrent qu’il prenne une décision et décide d’assumer pour trouver une solution. En parler et aller consulter relèvent, pour elles, de valeurs masculines. Selon le Dr Bou Jaoudé, « les hommes qui s’en sortent le mieux sont ceux qui sont le plus capables d’adaptation dans la vie, ceux qui essaient de comprendre, qui veulent savoir. Il faut qu’il y ait une décision pour aller mieux, même si ce n’est pas une consultation. L’homme peut décider de s’en sortir seul, de faire avec, ou chercher de l’aide selon le mode qui lui convient (ami, médecin, partenaire). Il peut consulter pour avoir de simples conseils, le traitement n’est pas systématique, poursuit l’andrologue, il faut prendre en compte l’aspect non érectile et le médicament peut être considéré comme une psychothérapie en comprimé pour aider à retrouver une sexualité épanouie. »
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