L’exposition des femmes enceintes à des substances chimiques comme le triclosan ou les parabènes pourraient perturber la croissance des garçons durant la période fœtale et les premières années de la vie, selon une étude menée par des chercheurs français et américains. Le triclosan, antibactérien chimique utilisé depuis plus de 40 ans et que l’on retrouve dans de nombreux produits d’hygiène personnelle comme les savons liquides ou certains dentifrices, et les parabènes, utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques et produits de soins, sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, au même titre le bisphénol A, un plastifiant dont l’utilisation dans les contenants alimentaires sera complètement interdite en France à partir du 1er janvier prochain.
Publiée dans la revue « Epidemiolgy », l’étude coordonnée par l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’INSERM et de l’université de Grenoble s’est penchée sur 520 femmes enceintes recrutées entre 2003 et 2006 dans les Centres hospitaliers universitaires de Nancy et de Poitiers et ayant donné naissance à des garçons qui ont été suivis jusqu’à l’âge de 3 ans. Elle montre que 95 % des femmes avaient été exposées à ces substances mais à des doses différentes. L’exposition maternelle au triclosan a été mesurée à partir d’un seul échantillon d’urine par participante à l’étude. Le niveau d’exposition à cette substance a été associé à un ralentissement de la croissance du périmètre crânien à partir du 2e trimestre de la grossesse. Les parabènes (également mesurés par une seule analyse d’urine) ont pour leur part été associés à une augmentation du poids de garçons après la naissance et plus particulièrement entre l’âge de 2 et 3 ans. Une prise de poids accélérée dans les premières années de la vie est généralement associée à un risque accru d’obésité à l’âge adulte, tandis qu’un retard de croissance du périmètre crânien pourrait avoir un impact sur le développement du cerveau. « Mais il faut être très prudent quant à l’interprétation », avertit Rémy Slama, le chercheur qui a coordonné l’étude ; il s’agit d’une des toutes premières études étudiant l’impact des « contaminants environnementaux » sur la croissance de l’enfant pendant et après la grossesse. Il relève néanmoins que « l’effet prise de poids est cohérent avec des études de toxicologie faites sur des tissus gras en laboratoire ».
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