HUMEUR

Stoïcisme

Publié le 23/04/2015
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Je suis allé deux fois à mon centre des impôts pour en retirer un formulaire et, chaque fois, on m’a demandé de revenir. Inutile de dire qu’il faut prendre garde à ne jamais se rendre à un centre d’impôts sans avoir vérifié au préalable que ses employés sont absents deux heures pour la pause déjeuner et qu’ils ne reçoivent pas deux après-midis sur cinq. Cela me rappelle la fois où j’ai été exonéré mystérieusement d’un impôt que je paie pourtant depuis toujours. J’ai demandé à le régler, on m’a répondu que ce n’était pas possible. Il m’a fallu rédiger une note explicative pour démontrer que je ne bénéficiais d’aucun privilège et qu’en conséquence je n’avais pas la moindre raison d’échapper à cet impôt. Je vous chanterais une sérénade sur mon admirable honnêteté et mon stoïcisme civique si vous ne saviez déjà que, derrière le fonctionnaire qui, par mégarde, m’a exonéré, il risquait d’y en avoir un autre qui m’aurait infligé une pénalité pour n’avoir pas payé.

RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3173