IL ARPENTE les forêts ardennaises, appareil photo à la main. Ses sujets de prédilection ? Renards, chevreuils, sangliers, chats sauvages, mais aussi quelques rapaces, échassiers… Les clients de sa pharmacie, à Sedan, sont parmi les premiers à bénéficier de ces tableaux animaliers, au gré des saisons et des thématiques de sa vitrine, mais aussi de quelques belles images de fleurs et de champignons. Une petite partie est désormais rassemblée dans un ouvrage des Éditions Noires Terres. Plus de 120 photos d’animaux en pleine page : renard surpris en train de muloter, prêt à sauter à pieds joints sur sa proie, ou trempé par la pluie, pelage hirsute, lièvre oreilles dressées, sanglier jouant à cache-cache, chat sauvage caché derrière des herbes vertes, rassemblement de cerfs à la saison des amours… La vie cachée de la forêt n’a plus de secrets pour Stanislas Beauvière.
Zoologie et botanique.
Sa carrière officinale, il la doit à sa sœur qui a fait ses études quelques années avant lui. « J’ai ainsi découvert que les programmes comprenaient de la zoologie et de la botanique, cela a fait pencher la balance », raconte-t-il. Il a d’ailleurs rédigé sa thèse sur les parasites intestinaux des cervidés de différents massifs ardennais : « Cela a été l’occasion de rencontrer des chasseurs, des agents forestiers, car c’était une thèse de paillasse, avec des prélèvements sur le terrain. Il fallait prélever la caillette entière du cerf ou du chevreuil, puis congeler ces prélèvements pour les disséquer, et, enfin, les examiner en laboratoire. J’ai ensuite fait un DEA de chimie des substances naturelles. »
Sa passion pour la nature et les animaux lui vient de son grand-père, assureur et lieutenant de louveterie, et de son père, qui « collectionnait les papillons » et était déjà grand amateur de photographie. « J’aurai pu prendre un permis de chasse, mais j’ai préféré une autre approche de la nature », explique-t-il. Il a étrenné son premier appareil encore adolescent pour « photographier les oiseaux qui venaient se nourrir à la mangeoire ». Sa fille de douze ans, à qui l’on doit deux images d’oiseaux, en fin d’ouvrage, « a aussi attrapé le virus », souligne-t-il avec fierté. « Nous faisions des sorties en famille dans la forêt, avec une de mes sœurs, qui est maintenant géologue. J’ai toujours été passionné par la nature et les animaux », confie Stanislas Beauvière.
Un superbe tableau de chasse.
À 43 ans, il a à son actif plusieurs milliers d’images, « mais le livre ne comprend que des photos numériques prises au cours des trois dernières années », précise-t-il. Les quelque 1 500 exemplaires ont presque été tous vendus.
« Je ne sais plus trop si la photographie est un prétexte pour partir en ballade ou si c’est le contraire », souligne ce pharmacien photographe. Ses shoots préférés ? « Une laie avec ses marcassins, que j’aurai bien vue en couverture, ou des images de chats sauvages, un animal complexe à observer. »
Pour surprendre les animaux sauvages, « il y a deux techniques, explique-t-il : à la billebaude, un terme utilisé par les chasseurs qui signifie se promener le fusil sous le bras, ou à l’affût, une tactique plus chronophage mais plus efficace. Il s’agit alors de repérer les points de passage, les endroits où le gibier vient se nourrir naturellement. C’est vraiment un plaisir de les observer, de les surprendre ».
Pour réaliser ces magnifiques portraits animaliers, il privilégie l’aurore et le soir, « aux moments où la lumière est la plus belle. Je recherche certaines atmosphères de brume, de givre, de rosée matinale ». Cela donne notamment une magnifique photographie de renard traversant une étendue de glace au petit matin.
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