Michel Lallement

Sociologue et professeur au CNAM

Publié le 14/12/2009
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Michel Lallement

Michel Lallement
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LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Qu’est-ce qui pousse les salariés à s’engager ?

MICHEL LALLEMENT.- La place du travail dans notre vie a changé. Aujourd’hui, certaines personnes sont en quête de sens et cherchent d’autres formes d’épanouissement en dehors de leur métier. Cette quête correspond à un besoin d’équilibre. On souhaite servir une cause noble et, dans le même temps, on veut rencontrer d’autres personnes : l’engagement est aussi le moyen de renforcer ses liens sociaux et de nouer de nouvelles relations.

Comment peuvent-ils concilier travail et engagement personnel ?

Chacun agit différemment en fonction de son profil. Certains opèrent une rupture et choisissent de se consacrer à une cause, les seniors profitent de la retraite pour se mettre au service des autres, d’autres sont hyperactifs et cumulent les engagements, d’autres encore effectuent des choix : ils optent pour un temps partiel et donnent la priorité à leur famille et à leur engagement.

Quel dialogue peut-il y avoir entre un salarié et le chef d’entreprise ?

Il est clair que l’entente est plus facile dans les petites entreprises. Quand la personne connaît bien son employeur, le dialogue s’instaure naturellement. Dans les grands groupes, c’est une sorte de pari : certains dirigeants encouragent leurs salariés à s’engager pour valoriser leur savoir-faire auprès de la société civile. Ils saisissent aussi l’occasion pour se façonner une image sociale.

Michel Lallement est l’auteur de deux livres : Le travail, une sociologie contemporaine – Gallimard – 2007, et Le travail de l’utopie, Godin et le Familistère de Guise – Les belles-lettres - 2009.
PROPOS RECUEILLIS PAR O.J.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2711