HUMEUR

Sémantique

Publié le 30/01/2014
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Dans ce pays, on traite le chômage par les mots. Le président a pris le pari d’une « inversion de la courbe du chômage ». Son ministre, Michel Sapin, affirme ne pas l’avoir perdu. Certes, il n’a pas inversé la courbe, mais il l’a stabilisée. Nous assistons, c’est prodigieux, à un ralentissement de la progression du chômage. Nous ne créons pas d’emplois, mais nous en détruisons moins. Pourtant, si on compare les chiffres de novembre et décembre, on serait tenté d’y voir une accélération de la hausse. Et de constater que jamais le nombre de chômeurs en France n’a été aussi élevé. C’est un peu comme si, aux courses, on pouvait gagner en misant sur le mauvais cheval. Un peu comme si Ségolène Royal avait « presque » gagné la présidentielle de 2007 et comme si Sarkozy n’avait pas vraiment perdu celle de 2012. Le plus surprenant est que, si nous sommes tourneboulés par leurs analyses ahurissantes, les promoteurs de la politique sociale du gouvernement semblent (presque) y croire.

RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3064