Génériques et DCI
VIVE réaction de l’association des génériqueurs belges, suite au rapport présenté par l’Académie nationale de médecine en France, évoquant notamment des problèmes de qualité concernant un lot de médicaments génériques dans un pays d’Extrême-Orient. L’Académie, disent les fabricants, omet de préciser que des médicaments de marque ont également été retirés du marché eu égard à de nombreux défauts de qualité. Et que dire de l’assertion selon laquelle « une forte proportion de tous (sic) les médicaments sont aujourd’hui importés d’Asie », et pas seulement les génériques.
Autre sujet de polémique : l’obligation de prescription sous DCI de certaines classes thérapeutiques, mesure qui, selon les syndicats médicaux, porte atteinte non seulement à la « liberté thérapeutique du médecin », mais contrevient également à la loi sur les droits du patient, libre d’être dûment informé par le médecin de son traitement. Le médecin qui laisse ainsi substituer sans en référer à son patient est en effet en porte-à-faux avec ce droit. Catherine Fonck, députée d’opposition et ancienne ministre de la Santé, se déclare également consciente de difficultés que la DCI va provoquer pour les pharmaciens, face au patient qui dira : « je veux cette boîte et pas une autre », les pharmaciens étant par ailleurs perturbés entre des stocks importants, des prix qui changent tous les mois et l’impossibilité pour le médecin de savoir quelle molécule va être délivrée. En conclusion, l’Absym (association belge des syndicats médicaux) demande à la ministre Laurette Onkelinkx de modifier ce projet de loi ou alors de « préciser que la loi sur les droits des patients n’a qu’une portée démagogique et ne doit pas être obligatoirement respectée, pas plus par les médecins que par quiconque ». Le syndicat vient en outre de mettre à la disposition de ses adhérents des affiches à placarder en salle d’attente, visant à prévenir les patients que « le pharmacien, sous la pression des autorités, leur délivrera des médicaments différents de ceux qui ont été prescrits », et à protester « contre le comportement du gouvernement qui subordonne la qualité à l’économie ».
SUISSE
Qualité des soins
LE SYSTÈME de santé suisse présente une lacune criante : ce ne sont pas les médecins ou les experts qui déterminent si un traitement médical doit être remboursé par les caisses d’assurance-maladie, mais… le tribunal fédéral ! C’est lui qui fixe la limite des coûts thérapeutiques. Les critiques n’avaient pas tardé à être soulevées dans les milieux politiques, à ce sujet, il y a déjà quelques années. « Tribune Médicale » rappelle que des parlementaires avaient, à l’époque, appelé à des avances en matière de garantie de qualité et à une réglementation plus rigoureuse. Cette impatiente grandissante a eu pour conséquence l’élaboration d’un Swiss Health Technology Assessment (SHTA) sous l’égide des assureurs et de l’industrie pharmaceutique. Depuis, les médecins se sont aussi impliqués dans ce processus : « C’est là un signe clair, déclare Christian Affolter, membre de la direction de Santésuisse, qu’il faut une base de décision plus large lorsque le tribunal fédéral doit prendre une décision ayant trait à des traitements médicaux. » Un consensus a été établi pour proposer une évaluation en plusieurs étapes assurée par des organismes indépendants : l’un qui rassemble les études et critères d’évaluation, l’autre, un organisme d’appréciation qui établit les recommandations sur la base de ces études, en tenant compte des critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité (EAE).
CANADA
Plus d’assurance
POUR AIDER la population à mieux connaître ses obligations en matière d’assurance-maladie et, ainsi, s’assurer que chaque habitant est couvert par une telle assurance, la Régie de l’assurance-maladie du Québec vient, selon « Actualité médicale » de lancer une vaste campagne d’information sur Internet. Avec comme principal message : « l’assurance-maladie, c’est obligatoire : assurez-vous d’être assuré ! ». Il est obligatoire en effet dans la Belle Province d’être couvert en tout temps par l’un des deux régimes offerts pour cette protection : le régime privé (assurance collective ou régimes spéciaux) ou le régime public (celui de la RAMPQ : Régie d’Assurance-maladie de la Province de Québec). Les personnes admissibles à un régime privé sont obligées d’y adhérer et de couvrir leur conjoint et leurs enfants ; seules les personnes qui n’adhèrent pas au secteur privé peuvent s’inscrire au régime public.
EUROPE
Contre la contrefaçon
UN NOUVEAU PROGRAMME du Conseil de l’Europe va permettre aux patients de vérifier eux-mêmes l’authenticité de leurs médicaments, soit directement à partir de leurs smartphones, soit en se branchant via leur PC, sur Internet. Ce nouveau service, appelé e-Tect, ne sera en service que fin 2012. Il apportera, selon le Conseil, à une étape critique du développement de la lutte contre la contrefaçon en Europe, « une contribution majeure en offrant un service de traçabilité sécurisé, interopérable, efficace, rentable et flexible, pour protéger la santé publique ». Cette sécurité se manifestera en pratique grâce à l’identification unique de chaque boîte via le scanne des codes-barres en s’assurant qu’ils font bien partie de la chaîne officielle de fabrication et de distribution. Le système indiquera en outre si le produit fait l’objet d’une quelconque contrefaçon et renverra alors automatiquement une alerte sous forme d’un signe simple à reconnaître. Signe qui permettra également de vérifier la date de péremption du produit.
ALLEMAGNE
Les soins intègres
LA LOI allemande sur la restructuration du marché pharmaceutique (AMNOG) vient d’être commentée lors d’une table ronde organisée à Berlin et que présente « Healthcare News ». Pour le Dr BOLMER, consultant spécialisé, « la régulation et l’obligation de réduction des coûts vont s’amplifier et les caisses d’assurance attendent des laboratoires pharmaceutiques des informations plus précises ». Et Olf Koshorrek, membre du Comité de la santé, estime que les contrats de parcours de soins offrent des possibilités intéressantes à long terme, mais qu’il reste peu de marge de manœuvre pour en élaborer d’innovants.
ROYAUME-UNI
Prescription virtuelle
LE MARCHÉ britannique de la santé, largement déréglementé en Grande-Bretagne, développe son offre de services en ligne pour les patients. La consultation téléphonique sur des sujets médicaux est plus avancée et offre des approches intéressantes. Sans consulter personnellement un praticien, il est, par exemple possible de se faire prescrire des médicaments par le service de médecins en ligne. D’autre part, selon « Pulse », de toutes nouvelles dispositions viennent d’être mises en œuvre par les clinical commissioning groups, qui dépendant du Service national de Santé (NHS) dans le cadre d’une responsabilisation des patients pour leurs « comportements malsains », comme, par exemple, dans le cas des fumeurs et des obèses, afin qu’ils modifient leurs règles de vie. Près d’un quart des unités régionales du NHS ont déjà intégré ces nouvelles restrictions, malgré les protestations de certains généralistes contre ces mesures qu’ils jugent discriminatoires Ainsi, l’unité régionale de Bedford exige 10 % de perte de poids ou une réduction de l’IMS en dessous de 35 pour une chirurgie de la hanche ; de même a été demandée la fertilisation in vitro chez les fumeurs et fumeuses qui n’ont pas arrêté depuis au moins 6 mois.
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