Retourner sa veste

J'ai tout compris. Pour réussir en politique, se faire élire, accéder aux postes les plus élevés de la République, il faut seulement savoir retourner sa veste, changer de casaque, se renier. Si vous avez un programme, c'est pour vos électeurs. Rien ne vous oblige à vous y maintenir. Prenez le cas de Nicolas Dupont-Aignan (NDA). Au nom de son gaullisme invétéré, il a abreuvé Marine Le Pen (MLP) de ses critiques et sarcasmes. Mais il veut bien lui servir de Premier ministre, et en plus, il en est fier. Quant à Le Pen, elle a fait de la sortie de l'euro l'axe de sa campagne. Mais pour avoir les suffrages de NDA, elle est prête à changer d'avis sur le sujet. Ou tout au moins à faire semblant. J'ai connu une époque où les parjures étaient vite jetés dans les oubliettes de l'Histoire. Aujourd'hui, plus le mensonge est gros, plus ça marche. Observez Jean-Luc Mélenchon (JLM), le chef de la « France insoumise ». Il laisse ses 20 % d'électeurs voter à leur guise pour MLP, ou non. N'est-ce pas un cas formidable de conversion ? JLM investi par la grâce néo-fasciste. Quelques sages dénoncent la violence de la campagne. Moi, ce qui m'impressionne, c'est la quantité de mensonges, de trahisons et de forfaitures qu'elle véhicule.