Questions sur ordonnance

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Publié le 19/11/2018
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Monsieur J. présente les signes cliniques d’une grippe. Le médecin souhaite prendre toutes les précautions pour ce patient handicapé et vulnérable, mais aussi pour son épouse qui s’occupe de lui. Il a rédigé deux ordonnances spécifiques de la grippe : l’une pour le patient déjà touché, l’autre, prophylactique, pour sa femme qui a été en contact avec le virus et n’est pas encore vaccinée.

 

Monsieur Roland J., 75 ans

 

Tamiflu 75 mg                        1 gélule matin et soir, pendant 5 jours

Dafalgan 500                          jusqu’à 6 cp/j selon besoin

 

Madame Anne J., 70 ans

 

Tamiflu                                  1 gélule chaque matin pendant 10 jours

 

Quels sont les principes actifs ?

L’oseltamivir (Tamiflu) inhibe la neuraminidase, l’enzyme de la paroi du virus grippal qui permet sa séparation des cellules épithéliales infectées après sa réplication. Son administration minimise la symptomatologie de la grippe et diminue sa durée. L’oseltamivir s’administre par voie orale - contrairement au zanamivir (Rélenza) qui agit au niveau des bronches après inhalation -. Ce traitement est prescrit en prophylaxie post-exposition (sur 10 jours) ou en curatif d’une grippe déclarée (sur 5 jours) dont il atténue la sévérité : dans les deux cas, il est pris dans les deux jours suivant le contact avec le sujet infecté ou le début des symptômes.

Le paracétamol est administré dans le syndrome grippal pour ses propriétés antipyrétiques et antalgiques.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

L’oseltamivir ne nécessite pas d’adaptation posologique selon le terrain (insuffisance rénale ou hépatique) et ne donne pas lieu à interactions médicamenteuses.

Et les posologies ?

Elles sont correctes : il faut distinguer le traitement curatif du traitement prophylactique.

Votre conseil

Les époux J. auraient dû être vaccinés contre la grippe mais Madame J. a négligé de s’en préoccuper. La tolérance du vaccin saisonnier est satisfaisante : en général, seules des réactions locales (érythème, œdème, douleur locale, ecchymose, induration) et transitoires sont observées, parfois des courbatures fébriles voire un syndrome… pseudo-grippal. Le traitement prescrit n’empêche pas la vaccination, que le médecin réalise immédiatement chez Madame J. et qui la protégera durablement sur la saison hivernale.

Nicolas Tourneur

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3474