Présidentielle : deux candidats en campagne

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Publié le 16/03/2017
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Deux candidats à l’élection présidentielle ont profité du salon PharmagoraPlus pour faire part de leur vision de la pharmacie d'officine.

• Nicolas Dupont-Aignan : défendre les trois piliers

Nicolas Dupont-Aignan est venu en personne pour échanger avec les représentants de l’officine. « Ce n’est pas nouveau que je m’intéresse à vous, cela fait de nombreuses années que je soutiens une certaine réglementation de votre profession », leur lance le candidat de Debout la France. « On voit les dégâts de la liberté d’installation chez les médecins, souligne-t-il. Le cadre réglementaire qui vous régit a bien fonctionné. » Aussi, s’engage-t-il à préserver le monopole de dispensation des médicaments, la réserve du capital aux seuls pharmaciens et le maillage des pharmacies. « Je signe et contre signe ! » affirme Nicolas Dupont-Aignan. Pour lui, « l’officine est le dernier pôle de résistance à la désertification dans nos campagnes ». Le candidat à l'élection présidentielle en profite pour tacler ses adversaires politiques : « Méfiez-vous de Macron et de Fillon, les loups sont aux portes de vos officines. » Plus largement, Nicolas Dupont-Aignan estime que les pharmaciens pourraient assurer davantage de missions dans la chaîne de soins, notamment pour faire face à la pénurie de médecins dans certains territoires. Toutefois, il ne se prononce pas en faveur de la vaccination à l’officine.

Concernant le financement de la Sécurité sociale, le maire de Yerres (Essonne) juge raisonnable de fixer une progression de l'objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) de 2,5 % à 3 % par an. Afin de maîtriser les dépenses, il veut « éviter le gaspillage », mais s’oppose à la vente de médicaments à l’unité. « C’est une mesure démago, un gadget », estime-t-il face aux syndicats d'officinaux.

• Emmanuel Macron : pas d'OTC en GMS

Autre candidat à s'être invité au salon PharmagoraPlus, Emmanuel Macron par l'intermédiaire de l'un de ses conseillers chargés des questions de santé, le Pr Patrick Pessaux, chirurgien au CHU de Strasbourg. Le projet d'Emmanuel Macron prévoit une place pour les pharmaciens dans sa grande réforme du système de santé qu'il entend mener et qui ferait la part belle à la prévention. « Le pharmacien doit jouer ce rôle de prévention, par exemple dans la vaccination, ou le dépistage du diabète », affirme le Pr Pessaux. Un rôle que le candidat d'En Marche entend rémunérer. « Il faudra passer un contrat avec les différents acteurs de santé sur des objectifs de santé publique et leur attribuer des rémunérations pour cela », explique-t-il.

Emmanuel Macron compte aussi sur les pharmaciens dans la réorganisation du parcours de soins, en leur attribuant, pourquoi pas, un rôle de coordonnateur. En ce qui concerne la dispensation à l’unité qu'il défend, son conseiller santé confirme que la mesure est toujours à l’ordre du jour. Même s’il reconnaît que cela ne permettra pas de réaliser des économies importantes, cette vente à l’unité peut selon lui présenter « un intérêt écologique » et est avant tout « emblématique ». Enfin, interrogé sur une éventuelle volonté du candidat d’autoriser la vente de médicaments en grande surface, Patrick Pessaux, a clairement répondu : « aujourd’hui non, je m’y engage ! »


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3334