Nicolas Bouzou a des visions pour la vaccination, « ce geste profondément humain ». Pourquoi ne pas le confier au pharmacien, alors qu’il apparaît aujourd'hui comme inintéressant pour le médecin, mal rémunéré et frustré par cet acte pour lequel ses compétences sont surdimensionnées ? Pourquoi ne pas inciter les patients à se rendre à l’officine plutôt que d’attendre deux semaines pour obtenir un rendez-vous chez leur médecin surchargé, au risque de contracter grippe ou gastro dans la salle d’attente ?
C’est sous cette forme de boutade que Nicolas Bouzou enfourche l’un de ses chevaux de bataille, la vaccination par les pharmaciens. Une avancée qui profiterait, selon lui, à l’efficience du système de soins et permettrait l’accès de tous les Français à l’innovation en santé. En janvier dernier déjà, alors qu’un an auparavant les pharmaciens s’étaient vus refuser la vaccination dans la loi Santé, l’économiste est revenu à la charge dans une tribune du « Quotidien du Pharmacien » en proposant que la vaccination soit intégrée à l’extension des compétences des pharmaciens.
Dans son plaidoyer, Nicolas Bouzou propose aux candidats à l’élection présidentielle que la vaccination fasse partie des compétences étendues des pharmaciens. Ses arguments sont sans appel. Alors que les pharmaciens couvrent l’ensemble du territoire français, « on ne peut pas pleurer sur les déserts médicaux ou sur la baisse de la couverture vaccinale et oublier ce maillage territorial médical qui est pour ainsi dire entre nos mains », s’insurge-t-il. Et de poursuivre : « S’il est simple et peu coûteux d’acheter un vaccin en France, se faire vacciner ou aller faire vacciner un enfant peut constituer une vraie barrière pour des actifs qui n’ont pas forcément la disponibilité d’esprit ou même le temps. »
L'économiste ne manque pas de relever le paradoxe français : « Le mode d’inoculation des vaccins en France est totalement inadapté à une vaccination de masse dans un contexte où les vaccins sont eux-mêmes très fiables et avec des effets secondaires modérés (voire quasi inexistants dans le cas de la grippe). »
Aussi, rejoignant la position de l’instance ordinale, Nicolas Bouzou suggère d'utiliser les 22 000 pharmacies qui maillent le territoire, le moyen le plus rapide et le plus efficace pour augmenter la couverture vaccinale. D’autres pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou le Portugal l’ont bien fait avec succès. Pourquoi la France, et surtout les médecins et les pharmaciens français, ne se saisiraient-ils pas de l’occasion pour dépasser leur corporatisme ? Et pour s'accorder sur les modalités d’une extension des compétences des officines ?
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