95 % DES FRANÇAIS souhaitent vieillir à domicile. En tant que professionnel de santé de proximité, le pharmacien a un rôle de conseil et de dépistage à jouer auprès des personnes âgées en perte d’autonomie et de leurs familles. Ce positionnement stratégique, la coopérative Sogiphar y croit. De fait, elle a développé la marque FacilÔDom qui regroupe sur le territoire national plus de 1 300 points conseils spécialisés dans la vente et la location de matériel médical de maintien à domicile (MAD). « La France compte 13,5 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, ce qui représente 600 personnes par pharmacie. 50 % des plus de 75 ans sont concernés directement par la dépendance. En raison du papy-boom, on estime que les besoins en services, en produits et technologies pour le maintien à domicile évolueront de plus de 10 % par an pour les 20 ans à venir », explique Laurent Egret, directeur du développement maintien à domicile de la Coopérative Sogiphar*. « Depuis trois ans, l’implication de notre réseau dans le maintien à domicile est montée en puissance. Concrètement, 88 % des 1 300 pharmaciens Giphar font du maintien à domicile. Cette activité représente 5 à 10 % de leur chiffre d’affaires », ajoute-t-il.
Avec le vieillissement de la population française, la forte progression des maladies chroniques et le développement de l’hospitalisation à domicile, le marché du MAD connaît, en effet, une hausse croissante. Il est estimé à 4,5 milliards d’euros. Des sociétés privées, telles que Bastide Médical ou LVL Médical, représentent 45 à 50 % des parts du marché, 30 à 35 % pour les pharmacies d’officine et 20 à 25 % pour des acteurs associatifs tels qu’ARAIR. « Le pharmacien se trouve pris en sandwich entre les acteurs internationaux et les acteurs locaux qui vont directement démarcher les particuliers. Mais la Sogiphar a su déployer une démarche en synergie avec ces deux types d’acteurs », souligne Laurent Egret.
L’atout proximité.
Le directeur du développement maintien à domicile de la Sogiphar est convaincu que les pharmaciens ont de bonnes cartes en main. « Les forces du pharmacien sont la proximité des patients et des familles, la confiance de la clientèle liée à son rôle dans la santé, et la possibilité de dialoguer avec les prescripteurs de proximité. Une personne âgée fréquente une à deux fois par semaine sa pharmacie. Les familles ont une méconnaissance des solutions disponibles pour le maintien à domicile. Pour s’informer, elles vont aller vers l’acteur le plus proche. C’est sur ce plan que le pharmacien a un rôle essentiel à jouer. Il a une vue pluridisciplinaire sur le bien vieillir, sur l’aménagement du domicile, sur les produits et services facilitant le quotidien. Par ailleurs, le maintien à domicile ne concerne pas uniquement les personnes âgées. Il inclut également les femmes enceintes, les jeunes qui présentent des problèmes d’allergie, et la nutrition orale pour les personnes de 45 à 50 ans », argumente Laurent Egret.
Il n’en demeure pas moins des freins au positionnement du pharmacien sur le marché du MAD : une surface de vente réduite et des difficultés d’exposition du matériel médicotechniques parfois encombrant (fauteuils roulants, lits médicalisés…), une communication grand public limitée à l’officine et des déplacements à domicile encore centrés sur la délivrance du médicament. « Le pharmacien doit remettre en cause son organisation historique, réfléchir au merchandising de l’offre MAD et développer le déplacement à domicile pour évaluer les besoins notamment sur la prévention des chutes. La formation dans le domaine du MAD est aussi essentielle. Il est certain que le pharmacien d’officine peut récupérer encore des parts de marché sur le MAD », considère Laurent Egret.
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