Criminologie

Police en blouse blanche

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Publié le 03/09/2018
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Depuis 1902, date à laquelle le criminologue Alphonse Bertillon identifiait pour la première fois en France un criminel grâce à ses empreintes digitales, les techniques de police scientifique ont fait des pas de géant. Ainsi en a témoigné le 8e congrès des spécialistes de la police scientifique qui se tenait la semaine dernière à Lyon. Intitulé « l'Odyssée criminalistique », l'événement professionnel a permis d'inventorier la quasi-totalité de la boîte à outils du Sherlock Holmes moderne. Au-delà des déjà anciennes techniques d'analyse balistiques, ou d'examen des traces papillaires (empreintes digitales), de nouvelles méthodes d'investigation ont vu le jour. Notamment celles liées à l'usage des technologies numériques. Téléphones, ordinateurs, clé USB, même immergés, brûlés ou rouillés, ne résistent plus aux experts qui parviennent à « faire parler » ces supports riches d'informations. Mais parmi les techniques utilisées par les policiers en blouse blanche, celles qui touchent à la biologie et à la physico-chimie devraient intéresser particulièrement les pharmaciens. À noter d'ailleurs que de nombreux potards apportent leurs compétences aux meilleurs labos de police scientifique. Sur une scène de crime, le « jeu » de ces techniciens chevronnés consiste à trouver la plus infime trace qui pourra confondre un suspect, ou au contraire le disculper. Une unité de génotypage automatisée, unique en France, tourne ainsi à plein régime pour enrichir le fichier national des empreintes génétiques. Alors qu'une goutte de sang permet déjà d'identifier la couleur des yeux, des cheveux et de la peau d'un individu ainsi que son origine géographique, sa prédisposition à la calvitie ou la présence de tache de rousseur, les chercheurs veulent pousser plus loin pour tenter de déterminer l'âge, la corpulence ou la taille. Bref, dresser un portrait-robot génétique fidèle. Les spécialistes estiment que, dans 5 ou 10 ans, ces techniques pourraient reléguer crayon et papier aux oubliettes de l'histoire de la police scientifique.

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3453