Plus de candidats que d'électeurs

La France a fait très fort : elle compte 33 listes aux élections européennes, soit 2 607 candidats pour 79 places. Ce  sera plus dur de se faire élire que de passer le concours   de l'Ecole nationale d'administration qu'il est question, il est vrai, de supprimer. Il s'agit d'un scrutin très particulier qui intéresse beaucoup plus les femmes et les hommes politiques que les électeurs. Et l'absentéisme risque, cette année, de représenter jusqu'à 60 % de l'électorat. De sorte qu'on peut arithmétiquement se demander s'il n'est pas préférable que les candidats votent pour les électeurs plutôt que l'inverse. On serait sûr, de cette manière, d'avoir les 79 élus requis. Car il ne faut pas oublier que tout parti dont le score est inférieur ou égal à 5 % ne peut avoir d'élu. Faites le compte : divisez 79 par 33, ça donne 2,40. On court à la catastrophe. Contrairement aux Anglais qui veulent quitter l'Union européenne mais exigent quand même d'avoir des députés au Parlement de Strasbourg, nous prenons le risque de vouloir y être mais de n'élire personne.